A la fin des années 60, auréolé de ses succès avec Lou Rawls et Cannonball Adderley, David Axelrod avait les coudées franches dans la fameuse Capitol Tower d’Hollywood, où il officiait comme producteur et directeur artistique. C’est par l’intermédiaire du manager d’Adderley qu’Axelrod a découvert Letta Mbulu, alors que celle-ci effectuait ses débuts sur la […]
A la fin des années 60, auréolé de ses succès avec Lou Rawls et Cannonball Adderley, David Axelrod avait les coudées franches dans la fameuse Capitol Tower d’Hollywood, où il officiait comme producteur et directeur artistique. C’est par l’intermédiaire du manager d’Adderley qu’Axelrod a découvert Letta Mbulu, alors que celle-ci effectuait ses débuts sur la scène jazz américaine. Ayant fait ses armes dans des groupes vocaux dès la fin des années 50, Letta Mbulu avait dû s’exiler en raison de la désintégration de la scène jazz sud-africaine voulue par un régime d’apartheid peu porté sur la chose musicale. En 1967, sa rencontre avec David Axelrod sur Capitol fut capitale. Elle enregistra deux albums, Letta Mbulu Sings et le bien nommé Free Soul, sur lequel officient les légendaires musiciens de session Carol Kaye et Earl Palmer.
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Sorte de Nina Simone sud-africaine, Letta Mbulu n’appartient à aucun courant, électron libre évoluant à la croisée de la soul américaine, du jazz, de la pop et des rythmes africains. Et contrairement à la plupart des artistes africains enregistrant en Amérique, Letta n’a jamais été enfermée dans un format folk. Les arrangements fous de HB Barnum, pilier de la scène soul de Los Angeles, siéent parfaitement à cette voix libre, qui passe de l’état sauvage à une expression plus policée avec une élégance rare. Le sens de l’espace et la mise en son aérienne d’Axelrod donnent également toute latitude à la voix spectaculaire de Letta Mbulu, certainement trop en avance sur son époque dans sa prise de conscience d’une musique de plus en plus riche, inventive et ouverte sur le monde.
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