Ce 30 novembre, dans « L’Emission politique », Jean-Luc Mélenchon s’est expliqué sur plusieurs points chauds d’actualité. Avec quelques séquences tendues, notamment à propos du Venezuela.
Le président du groupe parlementaire de la France insoumise, et ex-candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon était en verve ce 30 novembre, dans L’Emission politique, sur France 2. Au cours de ce programme long, il a eu l’occasion d’expliquer son point de vue sur plusieurs points chauds de l’actualité, et sur certaines polémiques, notamment sur les positions de la députée LFI Danièle Obono, et le Venezuela.
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1 – Emmanuel Macron a-t-il le point ?
« Pour l’instant, c’est lui qui a le point« . C’est ce que déclarait Jean-Luc Mélenchon il y a peu à propos d’Emmanuel Macron, suite à l’échec des mobilisations contre la loi travail. Interrogé par Léa Salamé à ce sujet, il a regretté certaines interprétations faites de cette phrase :
« Je m’amuse de ce qui s’est passé derrière. Il y a maintenant une mode en politique, on psychologise tout. C’était un propos de stratège, et on en a dit ‘il est dépressif, il a le blues’… Je suis obligé de faire une analyse : clairement la division syndicale nous a coûté un maximum. » Il a d’ailleurs affirmé à propos de ces divisions : « Plus jamais ça ! Il est temps d’organiser la convergence des forces sociales, associatives et politiques ».
2 – Benoît Hamon « est sur le bon chemin, laissez-le mûrir »
Jean-Luc Mélenchon n’avait peut-être pas l’intention de parler de Benoît Hamon, mais après une relance de Léa Salamé, il s’est fendu d’un commentaire badin à son sujet. « Il y a une chose que je ne ferai pas, ni maintenant ni jamais : recommencer la tambouille d’avant. On se partage des postes, on écrit des programmes sur des coins de table au rabais… », déclare-t-il d’abord. « C’est un message à Benoît Hamon notamment », interprète Léa Salamé. « Non, pourquoi Benoît Hamon? », s’étonne-t-il. Avant d’ajouter : « Mais il est sur le bon chemin, laissez-le mûrir ! ».
3 – François Ruffin « a compris que ça va être notre tour »
Récemment, le député LFI François Ruffin a déclaré : « Je ne nous sens pas prêts. Le défi en face de nous est colossal ». D’autres membres de LFI comme Alexis Corbières affirment pourtant qu’ils sont prêts à gouverner. Qu’en pense Jean-Luc Mélenchon ? « C’est magnifique de sa part, ça prouve qu’il n’a pas le melon, commence-t-il. Je respecte cette modestie, je la trouve intéressante. En même temps il dit qu’il est en train de passer d’une culture minoritaire et protestataire à la conscience du fait qu’il s’agit de gouverner. » Mais il a ajouté : « Je le rassure. S’il fallait gouverner demain matin, on saurait le faire, avec mes amis, dans ces dix-sept là [désignant les députés LFI dans le public, ndlr], plus tous ceux qui sont au mouvement. Mais entendez son message, j’en ai le cœur gonflé d’orgueil, il a compris que ça va être notre tour, et il ne faudra pas avoir le vertige ».
4 – A François Lenglet et Léa Salamé : « Dans cinq minutes vous êtes tous les deux par terre !«
Jean-Luc Mélenchon est monté dans les tours lors du débat économique avec François Lenglet. Interrogé sur son programme économique, décrit comme « du Hollande en grand« , il a lancé, bravache : « Dans cinq minutes vous êtes tous les deux par terre« . L’explication s’est révélée moins fracassante que prévu…
5 – Énorme lapsus à propos de Danièle Obono, « antiraciste et antisémite«
La langue de Jean-Luc Mélenchon a dramatiquement fourché lorsqu’il a dû commenter les déclaration de la députée LFI Danièle Obono, qui s’est dite favorable aux réunions non-mixtes, et qui a été accusée de soutenir le Parti des indigènes de la République (PIR). Tout d’abord, le chef de file des insoumis affirme : « Personnellement je suis totalement défavorable à ce type d’organisation. Je suis choqué par l’idée même qu’on appelle une réunion ‘racialisée’. Je ne crois pas à l’existence des races. […] Mais […] elle pense ce qu’elle veut. La ligne politique de LFI c’est son programme et ses livrets. […] La position de Danièle Obono est-elle raciste ? Non ! Danièle Obono n’est pas raciste. […] »
Philippe Val l’accuse ensuite d’avoir traité Charb d’islamophobe. Et déclare que Jean-Luc Mélenchon pourrait être « l’arbre républicain qui cache la forêt communautariste ». L’énorme lapsus intervient là : « Danièle Obono est une militante antiraciste et antisémite. Contre l’antisémitisme pardon. Pardon ». Et de terminer en précisant qu’il était en désaccord avec elle sur certains points : « Elle aborde par l’angle de la solidarité des opprimés qui ont en commun une religion. Je pense que c’est une erreur de voir les choses de cette manière. »
6 – Séquence très tendue avec Laurence Debray sur le Venezuela
« Ah oui, vous m’avez tapé il n’y a pas longtemps assez sauvagement dans un article ». Voilà comment l’invité de L’Emission politique a accueilli Laurence Debray, la fille de Régis Debray, venue l’interroger sur le Venezuela. Très rapidement le dialogue s’est avéré impossible, M. Mélenchon l’accusant de « mentir« , d’énumérer des « sottises » et des « argumentaires pré-fabriqués« . Il s’est alors violemment emporté :
« J’en ai par dessus la tête de ce genre de numéro. Chaque fois que je vais quelque part, je me tape ‘Venezuela’. Y’en a ras-le-bol ! Allez faire votre propagande à l’ambassade ! […] Vive les Etats-Unis ! A bas Venezuela ! Vivent les riches, à bas les pauvres ! »
« Je suis d’essence dictatoriale c’est bien connu, comme mon ami Hugo Chavez », s’est agacé l’invité, hors de lui. « Vous le prouvez », assène Laurence Debray. Une séquence très tendue.
7 – Face à Christophe Castaner, un dialogue très difficile
Après ce débat très tendu, celui avec Christophe Castaner, le patron de La République en Marche, a été également très difficile.
« Vous n’êtes pas le gouvernement d’autre chose que le gouvernement des riches ! », a notamment lancé le député des Bouches-du-Rhône. Fermez le ban.
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