Le yéti serait un ours des hautes montagnes de l’Asie, selon de nouvelles analyses ADN.
Une fois de plus, les scientifiques participent au “désenchantement du monde”. Ce ne sont pas les sociologues qui sont ici en cause, mais les zoologistes et les généticiens qui à force de disséquer des touffes de poils et des rognures d’ongles viennent de mettre à bas un mythe qui a fait rêver tous les amateurs de légendes et terrorisé les petits Tibétains.
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Le yeti ou “abominable (pour son odeur supposée) homme des neiges” ne serait qu’un vulgaire ours des montagnes. Une étude scientifique parue le 29 novembre dans les Proceedings of the Royal Society présente les résultats “d’une enquête génétique complète sur des spécimens collectés sur le terrain et des spécimens de musée afin d’explorer leur identité et finalement inférer l’histoire de l’évolution des ours dans la région”.
Pourtant les légendes ayant trait à l’existence de primates géants et velus, avec une apparence proche des humains, circulent dans nombre de régions montagneuses de la planète, des “Bigfoot” des Rocheuses ou du Canada, à l’“almasty” du Caucase. Et ces créatures font toujours fantasmer les explorateurs. Le Parisien a rencontré il y a quelques jours un baroudeur breton qui s’apprête à partir sur les traces de cet almasty au Kazakhstan, persuadé qu’il s’agit d’“un animal sans doute en voie de disparition, qui a une vie nocturne dans des régions qui se désertifient. Donc, forcément, les rencontres avec l’homme sont difficiles.”
La cryptozoologie sur la piste des bêtes ignorées
Mais le plus célèbre de ces grands singes mystérieux reste le yeti des montagnes de l’Himalaya, popularisé dans nos contrée par le mythique album Tintin au Tibet, dans lequel ce terrifiant primate amateur de whisky cache sous son pelage hirsute et son crâne en forme d’obus un cœur d’or et sauve le jeune Chang. Hergé, pour créer son personnage, avait reçu les conseils de son ami le scientifique Bernard Heuvelmans, un des pères fondateurs de la cryptozoologie, l’étude des animaux secrets, et auteur du best-seller Sur la piste des bêtes ignorées. Disparu en 2001, il faisait partie de ces scientifiques qui se passionnent pour ces animaux légendaires et tentent de démontrer leur l’existence. Certains de ces cryptozoologues estiment que des populations himalayennes historiques auraient pu apercevoir des espèces disparues de gigantopithèques, des hominidés géants, ou au moins leurs fossiles, ce qui aurait donné naissance à la légende.
Traces “authentiques”
En tout cas c’est le Le Dr Heuvelmans qui avait fourni à Hergé la documentation pour sa créature. Car des “traces authentiques” du yeti circulent depuis longtemps sous la forme des poils, d’ossements, de débris dentaires, et même dun “scalp” pieusement conservé dans un monastère népalais.
Ce sont justement les analyses ADN des reliques de ces prétendus hommes des neiges qui ont dévoilé qu’elles appartenaient des espèces d’ours assez mal connues, qui vivent dans les confins de l’Himalaya. Comme le rapporte Le Monde “cette étude apporte des éléments nouveaux pour mieux comprendre l’évolution de l’ours en Asie et les relations entre ses différentes sous-espèces”. La science y gagne sans doute mais ni les rêveurs ni les amateurs de Tintin.
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