Plusieurs cadres du cimentier Lafarge sont convoqués ce jeudi 30 novembre par les enquêteurs du Service des douanes judiciaires, rapporte France-Inter. Ils sont entendus dans le cadre de l’affaire des financements de l’État Islamique par l’entreprise en Syrie.
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Cette convocation pourrait déboucher sur une mise en examen pour « financement d’activité terroriste » et « mise en danger d’autrui ».
Responsabilité pénale
La justice cherche à établir d’éventuelles responsabilités pénales parmi les membres de la direction de l’entreprise Lafarge (devenu LafargeHolcim après une fusion en 2015). Plusieurs employés de la société avaient déjà été entendus durant l’enquête préliminaire, qui avait donné lieu à des perquisitions, les 14 et 15 novembre derniers, au siège social de l’entreprise à Paris et Bruxelles.
Dans un communiqué publié à la suite des perquisition du mois de novembre, le cimentier « rappelle qu’il a condamné avec la plus grande fermeté les erreurs commises en Syrie et qu’il met tout en place pour qu’une telle situation ne puisse plus se reproduire.
Les enquêteurs veulent savoir si des responsables français avaient connaissance d’accords noués avec des djihadistes, et s’ils ont fait courir un risque aux employés syriens présents sur le site de l’usine. Pour l’heure, trois des cadres auditionnés auraient pour l’heure reconnu l’existence de tels arrangements.
Lire aussi : Pourquoi l’entreprise Lafarge est accusée d’avoir financé l’État islamique
Financement de groupes djihadistes
Révélée en juin 2016 par le journal Le Monde, l’affaire concerne des sommes versées par l’entreprise à l’État islamique en Syrie, afin de garantir l’activité d’une cimenterie située à Jalabiya dans le nord du pays. Des sommes d’argent liquide auraient ainsi été remise dès 2012 à des groupes armés, par le biais d’un intermédiaire, afin de permettre aux employés et matières premières de passer les checkpoints sur les routes menant à l’usine.
En 2013, l’entreprise aurait négocié le versement d’une somme d’argent mensuelle de 20 000 euros avec l’État islamique, dépenses qui serait apparues dans la comptabilité de l’entreprise maquillées en notes de frais.
Des salariés syriens, soutenus par l’association Sherpa qui protège les populations des crimes économiques, ont attaqué l’entreprise pour « mise en danger d’autrui » suite à ces décisions et au maintien de l’activité sur le site. En janvier 2017, le ministère de l’économie a lui aussi déposé plainte pour « financement d’entreprise terroriste ».
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