Quatorze hommes condamnés pour leur supposée homosexualité en Egypte : une décision de justice venue d’un autre âge.
Ce sont des nouvelles d’un autre âge. Dimanche 26 novembre, au Caire, en Egypte, un tribunal a condamné quatorze hommes “supposés” homosexuels à trois ans de prison. On leur reproche des “pratiques sexuelles anormales”, comme l’a déclaré l’un des avocats de la défense. Le tribunal a permis leur libération contre le paiement d’une caution de 5 000 livres égyptiennes, c’est-à-dire 230 euros environ. Ces hommes attendent désormais un procès en appel.
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Il y a deux mois, ce sont soixante-cinq personnes qui avaient été arrêtées en l’espace de quelques jours, après qu’un drapeau arc-en-ciel a été brandi lors d’un concert, au Caire, du groupe de rock formé à Beyrouth, Mashrou’Leila. Ces images, qui ont fait le tour des médias dans le pays dogmatique et conservateur qu’est resté l’Egypte, ont déclenché de véritables rafles. Les termes employés par la police étaient les suivants : “actes d’immoralité”, “incitation à la débauche”, “comportements illégaux”. Certaines personnes ont, suite à ces arrestations, été condamnées à des peines pouvant aller jusqu’à six ans de prison.
Criante absence de la voix de la France
En Egypte, cette traque de l’homosexualité est menée via internet par les forces de police, qui stalkent en ligne, font le déplacement chez les personnes qu’elles ciblent pour les arrêter, puis récupèrent des conversations privées – notamment sur Facebook – selon des méthodes plus que douteuses pour en faire force de preuve.
Depuis 2013, ce sont près de 280 homosexuels qui ont été condamnés par le pouvoir égyptien. En octobre, Emmanuel Macron avait reçu à l’Elysée le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Interpellé sur ces arrestations ciblées et sur le bilan général catastrophique de ce dernier en matière de droits de l’homme, le président français avait déclaré ne pas vouloir “donner de leçons” à son homologue. Une position qui, au regard des nouvelles arrestations qui ont eu lieu dimanche au Caire, paraît encore difficilement tenable pour un pays comme la France.
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