Fini les gosses de riches et les femmes de cadres supérieurs : les scénaristes américains prennent acte de la crise et trouvent leur inspiration chez les working class heroes.
Plus belle la vie serait-elle une série d’avant-garde ? Aux Etats-Unis, et en ces temps de crise financière, il semblerait que le public soit un peu écoeuré des programmes relatant la vie de la haute bourgeoisie. La classe moyenne pourrait donc finir par voler la vedette aux femmes au foyer (pas si) désespérées de Wisteria Lane et autres privilégiés cathodiques car les scénaristes cherchent aujourd’hui un nouveau filon pour attirer les spectateurs. « Beaucoup de séries montrent des gens riches, installés dans une certaine opulence, je pense que ce genre de programmes pose problème au public. Les spectateurs veulent voir des personnages auxquels ils peuvent s’identifier » confiait la semaine dernière à Reuters Suzan Olson Davis, scénariste. Dans tous les esprits, la sitcom Roseanne diffusée de 1987 à 1998 et mettant en scène un couple d’ouvriers jonglant entre leurs trois enfants et leurs emplois, tout en rêvant de monter leur propre affaire. Plus récemment, My Name is Earl s’impose comme un modèle à suivre : milieu social difficile mais bonne humeur ambiante. La série, met en scène un type de la classe moyenne gagnant 100 000 dollars au grattage.
Au moment où Hollywood se prépare au marché annuel des séries lors duquel les chaînes choisiront les programmes pour la saison 2009/2010, les scénaristes soulignent à juste titre l’énorme fossé entre les séries comme Gossip Girl ou Beverly Hills 92010 et la réalité du monde. Pour Paul Kagan, chercheur dans un observatoire des médias américain, les spectateurs vont de plus en plus se tourner vers les séries criminelles. Comme dans les années 30 où l’émission The Shadow (adaptation radiophonique d’histoires tirées du pulps éponyme pour l’émission « Detective Story Hour« ) avait eu un immense succès, « en ces temps tourmentés, les gens aiment voir les problèmes réglés (…) C’est pourquoi je pense que les séries criminelles sont si populaires et continueront à l’être. Tout est éclairci et réglé à la fin de l’heure » affirme Paul Kagan. Avec la crise, les tournages seront donc limités. Moins de séries et moins de budget. Et pour Robert Thompson, professeur de pop culture à l’Université de Syracuse, même si le public recherche en allumant la télé une certaine évasion, « il sera plutôt attiré par les divertissements qui ressemblent au vrai monde dans lequel ils vivent« .
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