Entre Mistigri torture et La trêve, Mickey 3D est passé des petits concerts dans les pizzerias à l’Olympia, du minimalisme obligé à une liberté musicale totale. Pas de quoi ébranler Mickey et Jojo, qui reviennent tranquillement sur ses trois années pas comme les autres.
La découverte de la chanson française
Mickey : Les disques de Miossec et Dominique A ont changé ma manière de voir la musique. Grâce à eux, j’ai eu envie de remonter le temps, j’ai réécouté autrement les disques de Léo Ferré, Barbara et j’ai commencé à écrire des textes en français il y a trois ou quatre ans. Dès le départ, j’ai essayer de travailler avec des mots simples, de dire tout ce qui me passait par la tête sans me lancer dans de grandes envolées. Je crois beaucoup à la force de l’humour, au décalage. Je suis admiratif devant ces gens qui arrivent à exprimer un univers en quelques mots en croquant en deux ou trois images comme lorsque Dominique A dit dans Je suis une ville : « Je suis une ville/De fraises bien pendues/De nez dans le verre.«
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La naissance de Mickey 3D
Mickey : Nous venions du rock et Mickey 3D était notre groupe de détente, notre petit orchestre de poche avec lequel on oubliait le bruit, le volume, l’électricité. Je composais mes chansons chez moi avec trois fois rien et nous trimballions nos petites chansons dans les bars, les pizzerias. Dans cette formule minimaliste, chacun d’entre nous a trouvé son compte et très rapidement, Mickey 3D est devenu notre objectif prioritaire, le projet pour lequel nous prenions du plaisir.
Jojo : La formule Mickey 3D, c’est le pur bonheur pour un instrumentiste. Dans un groupe de rock, tout est un peu figé, chacun reste à sa place et les possibilités de son sont assez limitées. Là, chacun jouit d’une totale liberté : n’importe qui peut prendre la basse s’il sent mieux l’affaire que l’autre et n’importe quel instrument – une flûte ou un accordéon – peut entrer dans l’orchestration des chansons sans difficulté. Les compositions gagnent du relief et de la diversité. Lorsque Najah nous a rejoint juste après Mistigri torture, nous avons encore multiplié les possibilités d’échange.
De l’auto-production au contrat discographique