La peinture d’une société portugaise en crise à travers les déambulations d’une jeune fille dans les rues de Lisbonne.
“Qu’est-ce qui est vraiment important pour toi Girafe ?” Cette question au cœur du texte de Tiago Rodrigues, traduit et mis en scène par Thomas Quillardet, Tristesse et joie dans la vie des girafes, est comme un baume. Une invitation à la porosité, à l’écoute du monde.
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Le spectacle présenté au Festival d’Avignon est, à l’instar du texte, ingénieux, joyeux et captivant. C’est une fugue, une échappée belle, dans les méandres de Lisbonne, d’une jeune fille étirée que l’on appelle Girafe et de son ours au vocabulaire fleuri.
https://youtu.be/STkEgcxJwvI
Un portrait en creux de la société portugaise
A l’origine de cette fugue poétique et initiatique : Discovery Channel que son papa chômeur ne peut plus payer et qui lui est nécessaire pour son exposé sur la vie des girafes. Elle se met alors en quête d’une manière de trouver les 53 507 euros nécessaires au paiement d’un abonnement à vie.
Mine de rien et par les rencontres que Girafe fera dans son épique traversée lisboète, c’est un portrait en creux de la société portugaise subissant la crise qui se dessine. Du vieillard nourri essentiellement d’une soupe lyophilisée autorisée par les largesses de sa pension au vieux loubard dégradé qui lui pique cinquante balles en lui conseillant d’aller braquer une banque, sans omettre un truculent banquier, la gamine espiègle et candide armée de son ours suicidaire comme jouant à la marelle dans les rues pavées, finira non pas au paradis mais dans le bureau du Premier ministre du Portugal, Pedro Passos Coelho, à qui elle demandera, sans ingénuité et pleine de bon sens, d’écrire une loi permettant de braquer les banques. Elle rencontrera Tchekhov aussi, qui lui posera LA question. Alors, qu’est-ce qui est finalement le plus important ?
Tristesse et joie dans la vie des girafes de Tiago Rodrigues, mise en scène Thomas Quillardet, jusqu’au 9 décembre, Le Monfort, Paris XVe
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