Jean-Luc Mélenchon met de l’eau dans son vin. Le leader de la France Insoumise confie dans une interview entretenir des rapports apaisés avec Benoît Hamon. Quitte à envisager une alliance?
Ils avaient échoué à se rassembler lors de l’élection présidentielle. Pourtant, depuis, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon multiplient les signes de rapprochement. « On réduit la fracture [avec Benoît Hamon]. Nous déjeunons, nous échangeons des analyses », a confié Jean-Luc Mélenchon ce vendredi 24 novembre, dans une interview accordée au Parisien.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un rapprochement en douceur
« Nous étions déjà ensemble le 23 septembre dans la rue, coude-à-coude, contre les ordonnances », a tenu à rappeler le leader de la France Insoumise (FI). A l’époque, l’image de rassemblement avait surpris. « J’ai décidé de rejoindre la manifestation organisée par la France insoumise parce que […] je suis contre les ordonnances travail », déclarait alors l’ex-candidat PS (Parti Socialiste) à l’élection présidentielle, balayant d’un revers les dissensions politiques qui opposent les deux hommes.
Depuis, Benoît Hamon a quitté le Parti Socialiste, dont il avait pourtant reporté les primaires. Après son score de 6,36% à la présidentielle, celui qui entend incarner une le renouvellement de la gauche a fondé « M1717 ». Le mouvement revendique aujourd’hui 30 000 adhérents, et devrait bientôt dépasser le PS. Cela reste néanmoins en deçà de FI, qui en revendique 555 000. « Attendons que Benoît Hamon mette sur pied son mouvement », tempère d’ailleurs Jean-Luc Mélenchon, qui semble attendre une consolidation de la base du M1717.
Front commun?
Au-delà de l’opposition à la politique d’Emmanuel Macron, les deux leaders de gauche se retrouvent sur de nombreux points : le passage à une VIe République, l’abrogation des lois Travail, la priorité écologique.
Si pour l’instant le rapprochement est d’ordre « individuel », comme l’indique Mélenchon, il n’est pas à exclure que les deux mouvements fassent front commun lors des mobilisations sociales à venir. « Cela avance », confirme d’ailleurs le leader Insoumis. Façon festina lente.
Des dissensions réelles
Sur les positions internationales, en revanche, l’entente peine à prendre forme. « Je suis en désaccord profond avec [Mélenchon]. Il faut une Union européenne solidaire », a récemment déclaré Benoît Hamon au Figaro. « Je veux faire émerger un troisième bloc d’ici aux européennes […]. Où Mélenchon se situera-t-il ? C’est à lui de le dire », prévient l’ancien candidat socialiste.
Les rapports qu’entretiennent deux chefs de file font l’objet de nombreux détournements parodiques dans la pop-culture, notamment au travers de fan-fictions. Les spéculations d’alliance ne font pas fantasmer que la gauche…
{"type":"Banniere-Basse"}