Le triste chant du cygne d’un terroriste en carton-pâte.Depuis le pompeux The Fragile, dernier véritable album du groupe de Trent Reznor en 1999, Bush a été élu deux fois, le World Trade Center a été réduit en cendres, l’Irak a redécouvert le colonialisme et le déclin de l’Empire occidental a trouvé une piste noire, qu’il […]
Le triste chant du cygne d’un terroriste en carton-pâte.
Depuis le pompeux The Fragile, dernier véritable album du groupe de Trent Reznor en 1999, Bush a été élu deux fois, le World Trade Center a été réduit en cendres, l’Irak a redécouvert le colonialisme et le déclin de l’Empire occidental a trouvé une piste noire, qu’il dévale tout schuss. Mais, bien sûr, ces détails de l’histoire, n’intéressent pas Trent Reznor, confortablement calé dans
sa bulle narcissique, de plus en plus coupé du monde, jusqu’à chanter ici Il n’y a pas de toi/Il n’y a que moi .
Le problème est qu’à l’évidence, l’exploration du nombril,
un artisanat intime que Reznor avait transformé en industrie lourde, a aujourd’hui trouvé ses limites d’exploitation : veine morte, épuisée, qui condamne Nine Inch Nails à la redite (au mieux), à l’amoindrissement (le plus souvent), voire purement et simplement à la démission. Un thème trop constant dans ce disque sans désir, sans souffle, pour que Reznor, dans sa tour d’ivoire, ne se sente pas aujourd’hui en imposture, en fin de course. Trop vieux désormais pour camper cette aliénation et ce désespoir adolescents, un fond de commerce honteusement exploité par ses chansons ordinaires, totalement largué avec son armada de guitares à la rage réglementaire, de beats éculés et de grondements de carton-pâte, Reznor est aujourd’hui le roi d’un pays pluvieux aux frontières de plus en plus étroites, à l’influence de plus en plus limitée, à la population de moins en moins crédule. Sur la carte du rock dur, il n’est plus qu’un vieux duché gothique et touristique, un genre de Lichtenstein de stuc. With Teeth ? Avec un dentier, plutôt.
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