Jusqu’alors considéré comme une bouée de sauvetage de l’industrie du disque, le live fait moins recette en Angleterre.
Tournées à rallonge, prix des concerts exorbitants : ces dernières années le live s’était imposé comme une de source de revenus précieuse dans une industrie du disque en crise. Les gens achetaient moins de disques mais ils allaient voir leurs groupes préférés. Du côté de la Grande-Bretagne, laboratoire de la musique mondiale, on est inquiets car après quinze ans de fréquentation en hausse, les salles de concerts commencent peu à peu à se vider.
Les raisons ? La crise qui implique que les ménages se concentrent sur des dépenses moins superficielles mais aussi le prix des billets, la qualité des concerts et l’offre trop répétitive. « Trop de groupes tournent, le prix des tickets a trop augmenté et certains shows ne sont pas aussi bon qu’on pourrait l’espérer » expliquait ainsi Rob Challice, de l’agence Coda, tourneur d’Alela Diane, au Guardian la semaine dernière.
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Cet été, de nombreux festivals anglais ont été annulés. Et à moins qu’il s’agisse d’un artiste culte comme Leonard Cohen – qui donnait à la fin du mois de novembre trois concerts à l’Olympia dont les places allaient de 95 euros à 161 euros – les concerts très chers sont aujourd’hui boudés par le public. Pourtant, les artistes tentent de se payer avec les concerts, parce qu’ils ne touchent plus grand-chose de la (non) vente de leurs disques. « C’est le chat qui se mord la queue » pour Harald Lundell, tourneur de Mr Oizo, Data ou Simian Mobile Disco. « En France on est moins touchés parce qu’on a un système de subventions que n’ont pas les anglais. Cela dit, le glissement vers le live de la part de l’industrie a aussi créé des dysfonctionnement, c’était un peu la poule aux œufs d’or et certains en ont peut être un peu abusé. Aujourd’hui tout ça est entrain de se re-réguler, d’une manière un peu plus honnête« .
En attendant une offre un peu moins chère et plus sensées, les anglais envisagent d’autres solutions pour endiguer cette crise du live. Parmi elles : la création de plateaux collectifs sur le modèle des tournées de la Motown dans les années 60 ou, les fameux concerts sponsorisés par des marques. Si la situation est un peu différente en France, en Angleterre on tremble en pensant à ce qui pourrait arriver l’année prochaine. Dans les petites salles – qui font le gros de leur chiffre d’affaire sur le bar – on va jusqu’à s’inquiéter du fait que les fans n’aient plus assez d’argent pour acheter des bières. Tout fout le camp.
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