On l’avait laissée lolita pop & glamour, elle revient transformée sous le regard amoureusement décalé de Philippe Katerine. Avec Azul, recueil piégé de fausses bossas languides, Helena laisse percer les secrets intimes de son univers savamment superficiel. Extrait dans son intégralité en Real Audio : Morrer nos seus bracos.
Surgissant à intervalles plus ou moins réguliers sur nos écrans de télé ou dans les pages modes des magazines, la piquante brunette Helena, est une énigme charmante, jouant les dilettantes éclectiques et sensuellement superficielles avec une bonne dose d’ironie joyeusement désenchantée.
Jeux de rôles, effets de miroirs démultipliés, projections de désirs croisés ? le secret d’Helena réside en partie dans ce scintillement fugace des apparences où elle aime se chercher autant que se perdre.
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Car il y a dans cette instabilité ludique et nonchalante dont elle a fait son système depuis une petite dizaine d’années, les traces à peine dissimulées d’une insécurité fondamentale. Et cette longue période de papillonnage peut autant se lire comme une interminable dérive festive et insouciante que comme la fuite en avant d’une jeune femme en quête d’elle-même, enivré par les séductions infinies de ces mille et une vies par procuration. C’est la principale qualité de ce nouveau disque, Azul, que de rendre compte de cette compexité, en rompant définitivement avec l’image réductrice et stéréotypée de lolita sexy que la chanteuse trainait jusqu’alors derrière elle. C’est en grande partie à Philippe Katerine, producteur malin et compositeur inspiré du disque, que l’on doit cette métamorphose inattendue.
Posant insensiblement un autre regard sur la chanteuse, moins glamour, moins extérieur et référentiel, en quête, dans ce projet amoureusement décalé, à la fois léger et profond, bricolé et sophistiqué, de ses beautés cachées et autres rythmes intimes, Katerine la révèle littéralement à elle-même, forte et fragile, grave et mélancolique derrière le sourire éclatant. Et c’est là sans doute que réside à l’arrivée le petit miracle de ce disque piégé, recueil léger de chansons nonchalantes faussement superficielles : dans cette façon détournée que trouve Helena, via la bossa brésilienne, de ressaisir des choses de l’enfance, profondes et intimes sous l’apparente légèreté, et de se réconcilier en partie avec soi-même, sa famille, sa langue : »Ce disque n’était pas prévu à l’origine pour être une sorte d’autoportrait ou de confession mais c’est vrai qu’il touche des points très sensibles de ma personnalité? Il me ressemble: aéré, flottant, en métamorphose continue » On ne saurait mieux définir le charme insaisissable d’Helena.
Avec l’aimable autorisation de Tricatel
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