Entre dépression et allégresse, un très étonnant album d’electro anglaise.
Le titre d’un de ses derniers albums – “Il y a de la lumière à la fin du tunnel mais c’est un train” – en disait long sur le pessimisme farfelu de cet Anglais futé. Mais il a mis de l’eau dans son vinaigre et sourit nettement plus franchement ici. “Something has to change now”, confirme d’ailleurs Whitey sur le glorieux Saturday Night Ate Our Lives.
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Ce qui change, sur ce troisième album en quelques mois, c’est qu’on a enfin identifié le mal : la schizophrénie. Elle s’explique peut-être par un enregistrement écartelé entre Los Angeles et Londres ; elle excuse surtout ces chansons mi-Joy Division (quand Whitey s’approche des gouffres sombres), mi-Hot Chip (quand il remue les fesses insouciantes sur un disco mutant).
Le changement, c’est aussi un étonnant mur du son, délabré, fissuré par des basses intenables, sur lequel Whitey pisse joyeusement, fait de l’art pauvre mais aussi de l’escalade à mains nues, lo-fi, insultant les cieux, postillonnant à la face des anges.
Avec sa musique sale, insalubre, dingue et pourtant dansante, d’une perversité absolue donc, Lost Summer propose la photo sépia des années fluo, marmonnant sa nostalgie des fêtes sans fin, d’une jeunesse éternelle. Ça ne l’empêche pas, sur Brief and Bright par exemple, de danser comme un dératé à la santé du chaos. Lost Summer, mais ne se rend surtout pas.
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