Série moyenâgeuse sur l’Inquisition et la papauté avignonnaise, sans l’ampleur des Borgia ou de Game of Thrones.
France 2 se lance avec Nicolas Cuche (cf. David Nolande…) dans la course au thriller médiéval, genre à la mode. Evidemment, les moyens sont moindres que ceux des concurrents (américains ou français), mais on exploite idéalement les décors naturels et bâtiments historiques dont la France regorge. Donc, dans l’ensemble, une vraie réussite visuelle. Sur l’histoire et les personnages, on est partagé. Ça se passe en 1370 à Carpentras et à Avignon, où règne un pape concurrent de celui de Rome, Clément VII. L’Histoire avec un grand H est surtout une toile de fond peu détaillée.
L’enjeu, c’est d’abord l’enquête semi-policière du grand inquisiteur sur l’assassinat de quelques prélats, qu’il tend à attribuer à la communauté juive ; mais le danger vient d’ailleurs… On sent le désir de se mesurer aux sagas des Borgia, ainsi qu’au spectaculaire Game of Thrones qui fait un tabac. Mais sur le plan historique ou de l’action pure, Inquisitio n’a pas l’ampleur désirable. Il y a certes quelques effets qui dynamisent la mise en scène. Mais une poignée de gimmicks sonores et visuels style Lost ne pallient pas le manque de sens épique. Le cinéaste affirme que son Moyen Age s’inspire “aussi bien des historiens que de la science-fiction et des jeux vidéo”. On aimerait bien, mais malgré la figure omniprésente d’une sorcière (sympa) il n’y a aucune intonation fantastique. L’idée maîtresse est passepartout : l’opposition entre l’obscurantisme chrétien, la science, et accessoirement la religion juive, plus rationnelle. Ça se laisse regarder, mais on aurait aimé quelque chose de plus corsé.
Inquisitio, Série de Nicolas Cuche (8 x 52 min). Mercredi 4 Juillet, 20 h 35, France 2