Internet, c’est pratique pour ressusciter les morts. Après le blog de François Mitterrand et le twitter de Notorious BIG voici donc le mail de Jeff Buckley, qui en a gros sur la patate.
Cher monde des vivants,
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Salut. C’est Jeff Buckley. Vous vous rappelez ? J’ai eu un succès musical dans les années 90 avec mon super titre Last Goodbye. J’ai n’ai sorti qu’un disque de mon vivant, Grace (qui est, en toute honnêteté, vraiment magnifique) . Je bossais sur mon deuxième album, quand tout d’un coup, je me suis pathétiquement noyé dans la Wolf River à 31 ans. Je sais, ça a été vraiment dur pour vous les mecs, qu’une personne si jeune et avec tant de talent disparaisse, c’est frustrant. En plus, je suis beau. Ce qui rend ma disparition encore plus tragique.
Je comprends donc le devoir de mémoire et l’idée de conserver ma musique pour les générations futures. Mais après les 10 premières compilations de chansons inédites, les lives, Grace re-re-re-remasterisé, les B-Sides et les bootlegs, je commence à être un peu vénère.
On a GRAVE perdu le contrôle là.
Imaginez ma déception quand je me suis logué sur l’ordinateur portable de Jesus Christ et que j’ai vu, pour la 239ème fois, ma musique ressortir en re-packaging sur une nouvelle compilation appelée So Real : Songs From Jeff Buckley. Qu’est ce qu’il pourrait y avoir de nouveau? Je vais vous le dire: RIEN. Vous voulez que ce soit « Tellement Vrai« ? D’ACCORD! On va faire en sorte que ce soit putain de vraiment vrai, bande de fils.
Et si on ARRETAIT D’ABORD DE SE FAIRE DES THUNES SUR LE DOS DE MA MORT (QUI EST TRAGIQUE). Quoi d’autre ? Ouais, je vais vous le dire, parce que Jesus m’a rencardé. Voilà les prochains albums que vous allez vous sentir obligé d’acheter:
Grace : mais un peu plus fort cette fois
Last Goodbye: seulement le son des guitares
My Sweetheart The Drunk: la chanson n°4 est maintenant la chanson n°1
Le son du vieil appartement de Jeff Buckley: 10 pistes de musique de chambre
Écoutez. Je demande juste que vous alliez de l’AVANT. Dites aux labels de la bouckley (haha) et de ne plus profiter de ma mort. A chaque fois que je vous manque, mettez une vieille copie de Grace et écoutez le comme il faut : en boule sur un lit à regarder vaguement dehors tout en embrassant occasionnellement l’oreiller en pensant au mec mignon de l’équipe de ping pong.
Voilà. C’est mon dernier au revoir (Jusqu’à que vous vous pointiez au paradis)
Jeff Buckley
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