Sans Richard D. James, alias Aphex Twin, la techno anglaise serait sans doute restée confinée à l’underground : il en a été le représentant le plus visible, le plus doué aussi, et a beaucoup influencé des artistes plus connus que lui, comme Björk. Il a aussi entraîné dans son sillage une pléthore de copistes plus […]
Sans Richard D. James, alias Aphex Twin, la techno anglaise serait sans doute restée confinée à l’underground : il en a été le représentant le plus visible, le plus doué aussi, et a beaucoup influencé des artistes plus connus que lui, comme Björk. Il a aussi entraîné dans son sillage une pléthore de copistes plus ou moins bien inspirés. Même ses premiers disques, sortis il y a presque quinze ans, demeurent ainsi essentiels, singuliers, d’actualité. Son dernier album en date, Drukqs, était un quadruple vinyle (ou double CD), sorti dans la précipitation : il venait de perdre un lecteur mp3 bourré d’inédits et voulait donc évincer les pirates potentiels.
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Depuis, il n’a rien sorti de notable, à part un ou deux maxis, sur des labels anonymes, de tendance plutôt raggacore. Et, alors qu’on annonçait en chuchotant un nouvel album sur le label Warp, auquel il est affilié depuis longtemps, Aphex Twin, fidèle à ses habitudes, arrive là où l’on ne l’attendait plus : au lieu d’un disque classique, il a confectionné une série de maxis, uniquement disponibles en vinyle, qui sortent sur son propre label, Rephlex, comme à ses débuts. Cette série, baptisée Analord, comportera onze volumes, dont la moitié est déjà disponible (www.rephlex.com).
Contrairement à ses derniers albums, confectionnés sur ordinateur, la série Analord est, musicalement et esthétiquement, un retour aux sources : chaque disque est composé à l’aide de vieux synthétiseurs, séquenceurs ou boîtes à rythmes analogiques, exactement comme c’était le cas au début des années 90. Car l’analogique permet des accidents de parcours, une irrégularité des séquences et, au final, dégage une sorte de chaleur instable, dont les instruments numériques et les logiciels virtuels sont dénués.
La série Analord propose en effet une musicalité un peu primitive et semble avoir été confectionnée comme un hommage à des moments fondateurs de la techno. Les morceaux d’Analord 2, aux brillantes mélodies synthétiques, pourraient ainsi sortir directement de l’underground américain des années 80. Parmi eux, il faut plus particulièrement noter un morceau sublime, Laricheard, hommage explicite au producteur Larry Heard, âme du groupe culte et méconnu Fingers Inc.
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