Les ravages de la mondialisation par le prisme d’une rencontre entre deux étrangers.
Shun Li et Bepi sont deux victimes. Elle est une Chinoise immigrée en Italie ; lui, un Yougoslave arrivé là après la chute de Tito.
Elle est le jouet d’un monde en train de se bâtir ; il est le vestige d’un monde en train de sombrer.
Au café de Chioggia, sorte de Venise sans prestige, leur amitié naissante heurte leurs communautés respectives. Les pêcheurs locaux s’arriment à leur intolérance, les employeurs asiatiques s’inquiètent de leur intégration, tout cet univers pétri de traditions séculaires tremble devant le rapprochement soudain de ces deux étrangers.
Collusion des cultures, affaissement des frontières, perte identitaire : pour son premier long métrage, Andrea Segre a tenté une esquisse à hauteur d’intime de la mondialisation en cours.
Un pari ambitieux, mais gangrené par un manque cruel de rythme et par son oscillation incessante entre documentaire et fiction. Dommage, car cette Petite Venise aurait pu être un grand moment de cinéma.