Le titre est extraordinaire : “La lumière au bout du tunnel est un train.” Manière claire de signifier qu’on ne sort pas de cet album vivant, ou en tout cas pas vivant de la même façon, qu’il faut se préparer aux brûlures, aux déchirures et aux concassages osseux. Car le long tunnel psychédélique de Whitey, […]
Le titre est extraordinaire : « La lumière au bout du tunnel est un train. » Manière claire de signifier qu’on ne sort pas de cet album vivant, ou en tout cas pas vivant de la même façon, qu’il faut se préparer aux brûlures, aux déchirures et aux concassages osseux. Car le long tunnel psychédélique de Whitey, patronyme de Nathan J. Whitey, tête pensante unique du projet, n’a rien de rigolo et de coloré. C’est à l’inverse un long égout en spirale noir, moite et tiède, où les indigènes dégénérés ont la blancheur et l’amertume de l’endive, où ils rêvent de poubelles pourries plutôt que de fantasmer sur de lumineux panoramas.
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Comme celui d’Electronicat, son rock synthétique est loin de la brillance kitsch de l’electroclash, il traîne sa rigueur kraut dans les recoins dégueulasses de l’electro-crasse, évoquant les fumées entêtantes d’un Death In Vegas en grande forme, plus que les tubes platinés de Fischerspooner. Poussée par l’exaltante puissance sonique de ces rouleaux compressés (la vicieuse In the Limelight, l’extrême pesanteur d’HaHaHa), et une grande évidence mélodique (le tubesque single Leave Them All Behind, Can’t Go Out, Can’t Stay In, rare rai de lumière), l’envie de danser devient vite irrépressible. Mais après quelques pas seulement, le danseur imprudent est à terre, une silhouette de craie entourant ce qui reste de lui après cette violente collision.
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