Les noms “Matabiau” et “Basso Cambo” résonnent familièrement à vos oreilles, vous connaissez par c’ur l’histoire des Capitouls, vous êtes incollable sur la façon dont les brèmes remontent la Garonne et le Bikini que vous évoquez régulièrement avec vos amis n’est pas forcément ce pétale de tissu que vous renifliez en cachette dans le casier des […]
Les noms « Matabiau » et « Basso Cambo » résonnent familièrement à vos oreilles, vous connaissez par c’ur l’histoire des Capitouls, vous êtes incollable sur la façon dont les brèmes remontent la Garonne et le Bikini que vous évoquez régulièrement avec vos amis n’est pas forcément ce pétale de tissu que vous renifliez en cachette dans le casier des copines à la piscine. Alors c’est gagné ! Vous habitez donc Toulouse, et si votre voisin Didier ne vous a pas séquestré ce lundi 22 mai sur la banquette arrière de sa Punto pour un tuning clandé sur le parking de Norauto, vous pouvez toujours allez pointer votre nez au concert de Louise Attaque, après lequel vous finirez peut-être la soirée avec un groupe de jeunes gens bien polis, mais un peu rebelles, qui essaieront de vous convaincre que le piercing est avant tout une façon de se réapproprier son corps dans une société gangrenée par l’uniformisation des goûts et des désirs…
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Chamboulé, vous aurez tout le temps de vous réapproprier vos esprits le lendemain (le 23 mai) sur la route qui vous mènera à Paris, où vous soignerez vos plaies à la langue au contact de l’air brûlant du désert d’Arizona qui envahira le Trabendo lorsque Calexico (le 24 à Strasbourg) montera sur scène. Piqué à l’âme par le rock crotale des américains et ensorcelé par leurs airs faussement alanguis, il vous faudra énormément de volonté pour vous remettre en selle et gagner Maurepas le 24 pour un aller-simple vers la planète Venus (le 25 à Savigny Le Temple, le 26 à Saint-Germain en Laye et le 27 à Chessy), les sanglots oblongs de son violon pas monotone et sa pop hirsute, où l’on découvrira que chez ces Belges-là, les voyages interplanétaires sont autrement plus excitants que dans le nanar plouto-galactique de Brian De Palma actuellement à l’affiche.
En France, c’est un peu pareil : c’est ce que l’on ira constater à Lyon le 25 mai en allant écouter les « raps mous » de Michel Houellebecq (le 23 à Paris, le 26 à Limoges, le 27 à Angoulême, le 29 à Toulouse, le 30 à Bordeaux et le 31 à Rennes) qui, accompagné de son Tricatel Allstar Band vous entraînera lui aux confins de l’extrême banalité du quotidien. Une expérience sonique et poétique à l’issue de laquelle vous ne regarderez plus le lino de votre 19 m2 avec les mêmes yeux, et qui vous hantera jusqu’à Paris, où les merveilleux Nits présenteront le 26 à l’Européen les merveilleuses chansons de leur merveilleux dernier album Wool (comment ça j’en fait trop ?) à l’occasion de l’unique date que les hollandais donneront en France avant l’été.
Double affiche résolument scandinave à Montpellier le 27 (mais où les tourneurs vont-ils chercher ça ?) avec l’islando-italienne Emilliana Torrini et le suédois nomade Nicolai Dunger – un ancien footballeur professionnel qui pourrait bien susciter quelques vocations dans les rangs de l’équipe locale après sa descente en deuxième division. Enfin, quand on se rappelle que c’est à un concert de Dylan que Jean-Pierre François à vu la lumière … Pour terminer la semaine en beauté, retour éclair à Paris dimanche soir (le 28) pour aller écouter Cat Power (par ailleurs le 25 à Evreux et le 26 à Rennes) reprendre Dylan, les Stones etc. sur la scène de La Boule Noire, et rêver, en regardant Chan Marshall étreindre la caisse creuse de son instrument, à la vie qu’on aurait vécu si Dieu nous avait fait guitare.
{"type":"Banniere-Basse"}