Rencontre aux Trans avec Simian, nouveaux arrivants anglais qui conjuguent la pop de Syd Barrett, le groove des Stone Roses et les expérimentations de Can. Beau programme.
Qu’est ce que ça fait de faire partie de Simian ?
James : On commence tout juste à s’y habituer, c’est un nouveau lien, mais c’est bien.
Jas : Oui, jusqu’à maintenant c’est bien.
Damian : C’est fou de se dire que ça va être notre premier grand concert public. On se cherche encore.
Est que vous avez préparé quelque chose de spécial pour le concert ?
James : Oui. On a déjà enregistré la musique de base, donc maintenant on va essayer de construire le concert à nous quatre.
Est-ce que vous avez un souvenir particulier d’un concert ?
Alex : On n’a pas fait tellement de concerts.
Et en tant que spectateurs ?
Damien : J’ai vu Flaming Lips à Glastonbury l’année dernière et c’était vraiment bien. C’était incroyable parce que la mise en scène se fondait complètement à la musique. On voyait le batteur en même temps que son image filmée et projetée à l’arrière.
Il y avait un gong sur scène non ?
Damien : Oui.
Jas : Il y a pas mal de temps on a vu Magma, c’était vraiment bien.
Vous aimez ça, le rock progressif français des années 70 ?
Jas : Oui, oui.
Damien : On a vu Gong aussi à Glastonbury. C’était génial.
James : Un autre bon concert, c’était Autechre, lors de la soirée Warp à la Waterhouse. Ils étaient éblouissants. Rien que de voir les gens se laisser envoûter par cette musique si puissante.
Qui préféreriez-vous être sur scène : Autechre ou Gong ?
Damien : Autechre pour moi.
James : Ce n’est pas vraiment applicable, parce qu’on ne pourra jamais faire aussi bien qu’eux. Sur scène, ils sont fous.
Alex : Donne-nous cinquante ans.
James : (Autechre) Ils sont très absorbés par les machines, tandis que nous gardons un peu de retrait vis-à-vis d’elles.
Damien : (Autechre) Ils comptent beaucoup sur leurs ordinateurs, tandis que nous sommes plus orientés vers la performance, vers le live.
Est que vous gardez un mauvais souvenir d’un concert que vous avez vu’
Damien : A cette même soirée Warp, on a attendu jusqu’à six heures de matin Aphex Twin qui était le dernier à passer. Il a joué des trucs tellement durs qu’on a été obligés de quitter la salle et prendre un peu l’air.
Qu’est ce que vous allez faire juste après ce concert ?
Jas : Boire.
James : On va se préparer à rentrer chez nous où nous allons réaliser de nouveaux enregistrements. Ça fait pas mal de temps qu’on est en tournée, on va peut-être faire quelques concerts encore, mais après on va retourner en studio enregistrer et expérimenter, car c’est vraiment ce qu’on adore.
Quels sont vos plans ? Y a t-il un nouveau disque en préparation ?
James : Il y a un mini-album qui vient de sortir. Il y a un autre EP et puis un album qui sortiront bientôt. On va continuer à travailler et expérimenter. Finalement ça fait très peu de temps qu’on est tous les quatre ensemble, donc on essaie juste d’élaborer une sensibilité commune et de développer le son de l’album.
Depuis combien de temps êtes-vous ensemble ?
James : Un an.
Votre nom est une référence simiesque, et beaucoup de marques et de groupes semblent fascinés par les singes en ce moment
James : C’est purement accidentel. On n’a jamais choisi notre nom en rapport avec les singes. On aimait juste la manière dont ça sonnait. Et puis il existait déjà puisque Damien l’utilisait. Et puis soudainement ça a eu cette connotation spéciale à laquelle on ne pensait même pas.
Qu’est ce qui vous inspire actuellement ?
Damien : Les arrangements pour chorales. Comme Moondog et ce genre de choses épiques. David Axelrod est une grosse influence, classique. Mais il faut qu’on fasse attention à cela, parce qu’on ne peut pas faire la même chose, il faut laisser nos chansons trouver leur place.
James : On prend des choses un peu partout. De Can jusqu’à Skam et tous les trucs modernes et éléctroniques, mais on peut aussi revenir à des vieilles choses comme Raymond Scott ou Joe Meek. On s’inspire en écoutant différentes musiques, en improvisant, en cherchant de nouvelles idées. Ça peut venir de n’importe où, l’important c’est la manière de le développer.
Avez vous un Top 5 de tous le temps ? ça peut aussi bien être des disques que des films que des livres’
Damien : Récemment on a vu Gummo
Jas : et O’Brother.
James : J’ai mangé une saucisse aujourd’hui qui a tout à fait sa place dans mon Top 5 des meilleurs saucisses de tous les temps.