En France, où leurs disques n’ont jamais été distribué, on mesure mal l’influence qu’ont pu exercer les Soft Boys sur la pop américaine. Leur leader fêlé, Robyn Hitchcock, partagé entre un naturel dépressif et un penchant presque malsain pour la loufoquerie, est, comme Syd Barrett, natif de Cambridge, où il a fondé ses Soft Boys […]
En France, où leurs disques n’ont jamais été distribué, on mesure mal l’influence qu’ont pu exercer les Soft Boys sur la pop américaine. Leur leader fêlé, Robyn Hitchcock, partagé entre un naturel dépressif et un penchant presque malsain pour la loufoquerie, est, comme Syd Barrett, natif de Cambridge, où il a fondé ses Soft Boys en 1977. A la fois dans et hors du coup, le quatuor a vécu son époque comme un malentendu. Le free-punk acide de son premier album ne rencontre presque aucun écho, à tel point qu’en 1979, A Can of bees doit sortir à compte d’auteur. Pour Underwater moonlight (1980), Robyn Hitchcock rectifie le tir et engage sa musique dans le désordre d’une pop complexe et mélodique, où brillent toutes les facettes de sa folie, à commencer par cet art du non-sens qui fait le sel de ses chansons. Avec son psychédélisme macabre et cinglé, ses quelques harmonies vocales chichement dispensées, Underwater moonlight ne ressemble à rien de vraiment connu, sorte d’ovni ténébreux se confondant avec l’obscurité étoilé qui finira par l’engloutir. Vingt ans plus tard, Matador le réédite aujourd’hui, enrichi d’un vaste assortiment d’inédits et de démos.