Badly Drawn Boy, alias Damon Gough l’homme au vieux bonnet en laine vissé sur la tête, vient en France trimballer sur scène son fourmillant premier album, The Hour of bewilderbeast. Devant notre caméra, il évoque son rapport à la scène, les difficultés rencontrées pour sélectionner les titres de son premier album, et son deuxième disque encore en gestation.
Interview vidéo – Badly Drawn Boy à Paris
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Le rapport à la scène
Je donne des concerts depuis près de trois ans, et ce n’est pas parce que j’ai reçu le Mercury Prize, ou parce que je suis devenu un peu plus populaire que je dois forcément me sentir obligé de devenir un artiste mainstream qui livre sur scène une réplique exacte des titres de son album. Je sais que le public vient souvent voir un concert pour retrouver les choses qu’il a aimées sur un disque. Mais artistiquement, ça ne m’intéresse pas de donner aux gens exactement ce qu’ils attendent. J’ai besoin de tenter des choses sur scène, d’aller un peu plus loin que ce que j’ai pu faire sur mon disque. On peut me le reprocher, c’est vrai.
Lors de ma précédente tournée, en Europe et aux Etats-Unis, je donnais des concerts qui duraient près de trois heures, dans lesquels je jouais près de 25 titres. Et à la fin, certaines personnes se plaignaient du fait qu’ils n’avaient pas entendu leur morceau favori. Aujourd’hui, je suis devenu philosophe, et j’ai appris à vivre avec ce type de reproche. Mais je crois qu’il y a quand même pas mal de gens qui partent satisfait de mes concerts, et qu’il y a un bouche-à-oreille plutôt positif quant à mes performances sur scène.
Le premier album
Quand tu es artiste, que tu sois musicien ou autre, tu dois pouvoir donner une image de toi à travers ton uvre. Personnellement, je crois que je ne suis pas encore arrivé à cela, même si je m’en suis approché. J’ai véritablement tout fait pour y parvenir, avec mon premier disque. J’ai voulu exprimer ce qu’il y avait de plus profond en moi, et c’est certainement pour cela qu’il comporte dix-huit titres : j’ai souhaité, peut-être inconsciemment, donner le maximum de pistes à ceux qui allaient l’écouter pour qu’ils parviennent à comprendre qui je suis réellement.
Je sais que certaines personnes ont dit que je donnais la primeur à la quantité sur la qualité. Je crois qu’ils se trompent. J’ai beaucoup bossé pour sélectionner les titres qui allaient figurer sur l’album. Honnêtement, je ne pense pas qu’on puisse dire que j’ai cherché à bourrer ce disque au chausse-pied. Je suis persuadé d’avoir fait les bons choix.
J’ai le même problème pour cette tournée. Je me demande encore quels titres je vais jouer. Il est certain que je ne pourrais pas monopoliser la scène pendant des heures et des heures tous les soirs. Je vais donc être obligé de retenir les titres qui, selon moi, auront la meilleure tenue sur scène.
Le prochain album
Je commencerai à travailler sur mon prochain album en mai prochain, à la fin de ma tournée américaine. Ce second disque sera différent du premier. Il sera plus éclectique et plus électrique à la fois. J’ai appris beaucoup lors de l’enregistrement de The Hour of bewilderbeast, et je veux parvenir à dégager un son plus vaste, plus ample. On retrouvera peut-être un orchestre symphonique sur ce disque, ou alors vingt guitares électriques se tirant la bourre… Une chose est certaine, il constituera une nouvelle étape.
Devant notre caméra, deux titres en session acoustique :
Everybodys stalking et The shining à déguster en Real Video en haut ou bas débit.
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