Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 9
The Moonlandingz // Sweet Saturn Mine
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C’est le dialogue Nord-Sud, revisité par ce que l’Angleterre compte de plus turbulents branlotins. Soit The Fat White Family pour représenter le sud et The Eccentronic Research Council en porte-étendard de Manchester et Sheffield. Association de malfaiteurs, de gouapes, de hooligans, de délinquants juvéniles, donc, pour ce projet commun, aussi alambiqué que jouissif, où les loups sont lâchés dans le laboratoire, où le krautrock prend en urgence des cours d’anglais de la rue. Cosmique, comique.
Mardi 10
Kramies // The Fate That Never Favored Us
Encore et toujours produit par Jason Lytle, le barbudo suprême de Grandaddy, le Batavo-yankee Kramies revient avec un nouveau single disponible une fois encore en téléchargement gratuit. Toujours riche en volutes, rêves éveillés et absence totale de focus, sa pop continue d’y planer, d’y divaguer, d’y vagabonder. Ça sera l’occasion de le voir en France, notamment en support d’un concert des excellents A Singer Must Die, accompagnés de l’orchestre de chambre d’Anjou le 8 avril au Grand Théâtre d’Angers.
Mercredi 11
Sur Une Plage// Minimum
Il y a quelques jours, on parlait ici du jeune et prometteur songwriting anglais dissimulé derrière le sobriquet The Beach. Vancouver répond froidement, cliniquement à ce folk de bonne famille avec l’électro-pop raide et congelée de Sur Une Plage. Car cette plage est une banquise, où campent deux vétérans du rock maléfique canadien (il y a du Black Mountain et du Hard Drugs dans leurs CV’s), épaulés d’une armada électronique qui a du vomi dans les circuits, de la bave dans les câbles : les synthés ont mal aux dents, les boîtes à rythmes ont le vice et la violence dans la peau. Imaginez Depeche Mode en mode biker de la mort : Minimum, maxi mâle.
Jeudi 12
Charlie Cunningham // Own Speed
Un ange passe, puis deux, puis trois, en chorale flottante, planant au dessus du nid de cocon de Charlie Cunningham. Comme chez José Gonzalés, la douceur et la plénitude viennent d’un dialogue feutré mais fertile entre un voix effacée et une guitare volubile, qui n’a rien oublié de ses deux années de vie espagnole. A elle seule, elle fait sortir du cadre une pop-song sage, l’entraîne vers des nuages en formes de meringues. Une guitare qui, comme le titre l’indique, évolue à son propre rythme, patient, mais atteint systématiquement son but : l’ascension, sans masque à oxygène. De là-haut, la Terre est encore bleue.
Vendredi 13
Pretty Vicious // Cave Song
Dans la presse anglaise, Noel Gallagher se plaignait à juste titre de la mort du rock prolo anglais, victime de l’embourgeoisement du milieu et des coupes sombres dans les allocations chômage : aujourd’hui, pour être étudiant ou musicien en Angleterre, il vaut mieux venir d’un milieu favorisé. Nono n’avait visiblement pas entendu les Gallois teigneux de Pretty Vicious, qui possèdent la morgue des Stones Roses, la dégaine casual des jeunes Oasis et, surtout, les capacités soniques et mélodiques des Arctic Monkeys. Trop beaux pour être vrais – on soupçonne même le casting signé par une(e) nostalgique de la Britannia 90’s –, les gandins miniers (et mineurs) répondent avec flamme à la chanson Vicious de Lou Reed, sur laquelle il pestait, ravi, “vicieuse, tu me frappes avec des fleurs”. Chez Pretty Vicious, ça sera des ronces et des orties plutôt que des orchidées.
Samedi 15
OK Lou // Avril EP
Peu d’informations, juste des chiffres : 21 et 93. Son âge et son département. On pourrait rajouter quelques zéros – ceux qui gonfleront son compte en banque quand l’industrie se sera penchée sur ses chansons aux atmosphères épaisses, anglo-saxonnes sur le traitement sonique tout en strates. Car malgré un recours parfois décourageant à l’auto-tune, cette production sidère, alternant affolement urbain et contemplation onirique, rêvasseries et cauchemars. Un autre chiffre à lui conseiller : 9015. C’est le numéro du prochain Eurostar pour Londres, où elle pourrait être accueillie avec le tapis rouge.
Dimanche 15
Rozi Plain // Actually
On retrouve avec joie le folk fou-fou de Rozi Plain, découverte à deux pas de François & The Atlas Mountains, puis adorée sur son album Joined Something Unjoined. C’est toujours entourée de sa joyeuse troupe de va-nu-pieds que l’Anglaise murmure cet Actually dont la vidéo loufoque servira d’inspiration tout ce dimanche : d’ici la nuit, on devrait totalement en maîtriser la chorégraphie complexe. En dévorant des oranges.
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