Jake Bilardi, 18 ans, aurait trouvé la mort dans un attentat-suicide perpétré en Irak le 11 mars . Il avait raconté sa conversion au djihad dans un post de blog.
Depuis sa conversion au djihad, Jake Bilardi, jeune Australien de 18 ans, se faisait appeler Abu Abdullah Al Australia. Selon l’organisation Etat islamique, il serait mort mercredi 11 mars lors d’un attentat-suicide perpétré à Ramadi, en Irak. Dans un post de blog intitulé « De Melbourne à Ramadi: mon voyage », depuis supprimé, celui que l’on surnommait le « djihadiste blanc » raconte « comment [il] est passé d’étudiant athée de la bourgeoise Melbourne à soldat du califat prêt à sacrifier [sa] vie pour l’Islam« .
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Jake Bilardi explique avoir eu une enfance « très confortable » dans la banlieue ouvrière de Melbourne, avoir « excellé en études » et « rêvé de devenir journaliste politique ». « J’ai toujours voulu couvrir des pays comme l’Irak, la Libye ou l’Afghanistan » précise-t-il. Ado, Bilardi prenait son petit-déjeuner devant l’émission « Sunrise » de Channel 7: « On y débattait de questions comme « Encore une attaque en Amérique, devrions-nous nous méfier des musulmans en Australie? ». Je voyais les talibans comme un simple groupe d’hommes d’honneur désireux de protéger leur pays et leur peuple contre l’envahisseur, et même si je n’étais pas forcément en accord avec leur idéologie, leurs actes étaient à mes yeux complètement justifiés » explique-t-il.
« Dans la mesure où je n’avais que cinq ans au moment des attaques du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis, ma connaissance de l’opération était en gros inexistante… C’est en menant l’enquête sur les invasions et les occupations en Irak et en Afghanistan qu’est né mon dédain pour les Etats-Unis et ses alliés, dont l’Australie. ça a également marqué le début de mon respect pour les moudjahidines, qui n’a cessé de croître jusqu’à se transformer en amour pour l’Islam et m’amener à l’Etat islamique. »
Comme le précise le Sydney Morning Herald, Bilardi explique s’être radicalisé sur Internet mais ne mentionne pas ses visites à deux mosquées de Melbourne ni la mort de sa mère qui l’aurait pourtant, selon des membres de sa famille, profondément changé. Il raconte s’être intéressé aux questions de politique internationale via son grand frère qui a été le premier à lui parler d’Al-Qaïda et d’Oussama Ben Laden. « Mais il est malheureux de me savoir ici. Je peux confirmer que non, il ne m’a pas « radicalisé ».
Dans son post, Bilardi évoque un plan B, qu’il aurait mis en application si les autorités australiennes l’avaient empêché de rejoindre l’Etat islamique. Il consistait en une série d’attentats à Melbourne contre les consulats étrangers et « des cibles politiques/militaires« , des attaques à la grenade et au couteau dans des centres commerciaux et des cafés; ainsi qu’un attentat-suicide à l’aide d’une ceinture d’explosifs. Il raconte avoir abandonné son plan par peur d’attirer l’attention des autorités en achetant les ingrédients nécessaires à la réalisation d’une bombe.
Sans révéler la façon dont il est parvenu à « rentrer dans l’Etat islamique », Bilardi revient sur son arrivée dans la ville de Jarabius, en Syrie: « J’ai ressenti une joie que je n’avais jamais expérimentée auparavant en voyant le drapeau de tawhid |le dogme de l’Islam, ndlr] flotter au-dessus de la ville, tout paraissait irréel. J’étais enfin au califat. » En conclusion, Jake Bilardi évoque son martyre à Ramadi: « Et c’est ici que je suis assis aujourd’hui, attendant mon tour de me tenir debout devant Allah. »
Jake Bilardi n’est pas le seul ado australien à avoir rejoint les rangs de l’Etat islamique. En octobre 2014, une vidéo du groupe fondamentaliste mettait en scène Abdullah Elmir, un rouquin de 17 ans originaire de la banlieue de Sydney. David Thomson, spécialiste de l’Etat islamique et auteur de Les Français jihadistes (Edition Les Arènes), nous expliquait: « L’un des volets essentiels de la stratégie de l’Etat islamique est d’inciter massivement les jeunes Occidentaux à venir combattre en Irak. S’ils l’ont choisi lui c’est bien qu’il y a une raison, c’est le seul combattant “blanc”, entre guillemets, à l’image. Le but est de créer un effet de fascination pour la jeunesse occidentale: ‘regardez, il est arrivé il y a quelques mois, et il est déjà au centre de l’action, traité comme un héros.” Un rôle que semble jouer le billet de blog de Bilardi…
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