Deux frères nettoient des scènes de crime mais n’effacent pas les drames de leur passé commun. Une nouveauté plutôt inspirée.
Encore une coproduction internationale de Canal+ ? A force de répéter la même recette depuis Borgia et autres Tunnel, la chaîne cryptée avait fini par installer une certaine routine. La bonne nouvelle est que Spotless, quoique tournée en anglais et écrite par un Britannique, casse la rengaine attendue pour installer tranquillement sa singularité.
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Nous voici devant un récit hybride, à la fois thriller distancié et drame familial, autour de deux frères français expatriés à Londres qui se retrouvent après une longue séparation. Le premier, Jean, mène une vie rangée et masque comme il peut ses déroutes intérieures. Le second, Martin, vit encore comme un ado à près de 40 ans, cultivant l’art de se mêler à des affaires louches. Ils travaillent ensemble au nettoyage de scènes de crime, rémunérés pour faire disparaître les traces de sang et apparentés. Ils partagent surtout un lourd secret lié à leur enfance, auquel ils vont enfin faire face.
Spotless n’est pas la série de l’année mais elle croit en ses personnages sans détours, nous les faisant aimer en un claquement de doigts. Une approche non cynique due au scénariste Ed McCardie, dont le principal fait d’armes est d’avoir travaillé longtemps auprès de Paul Abbott sur la passionnante antisérie familiale Shameless. On ajoutera à son talent celui de deux acteurs réjouissants, le Québécois Marc-André Grondin (C.R.A.Z.Y.) et surtout Denis Ménochet, qui prouve à chaque geste et chaque réplique assénée sans chichis sa souplesse et sa profondeur. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs comédiens français.
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