Revenu aux affaires au début du mois de mars avec « Chasing Yesterday », un deuxième album solo classieux, quoiqu’un peu suranné, Noel Gallagher et ses High Flying Birds revenaient hier soir pour la première fois à Paris après un passage éclair à Rock en Seine en 2012. On y était, on vous raconte.
Comme d’habitude à la veille d’une tournée ou de la sortie d’un disque, Noel fanfaronne dans les médias, critique la concurrence, raconte à quel point il est prolifique, annonce un album meilleur encore que ne l’était Definitely Maybe, dit tout et son contraire et parle de la mort du rock. Le credo habituel pour le plus grand baratineur d’Angleterre. A l’aise dans ses Adidas, le Chief, comme on dit, sait qu’il n’a plus grand chose à prouver, affiche la cinquantaine radieuse et semble enfin assumer son, plus si nouveau que ça, rôle de frontman, au sein d’une formation acquise à la cause.
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Alors que la mauvaise nouvelle vient tout juste de tomber : Muse a dévoilé un titre et annoncé l’arrivée prochaine d’un nouvel album, Noel débarque sur scène avec l’évanescent Shoot A Hole Into The Sun, fruit de sa collaboration avec Amorphous Androgynous, en fond sonore. La mise en scène est minimale, seule compte la mélodie : un large écran blanc a été installé au fond de la scène pour l’occasion, sur lequel est projeté un mur de briques blanc, évoquant le Wall d’Alan Parker. Sans transition, le groupe débutera son set avec un trio de cuivres côté cour et la très rock Do The Damage, avant d’enchaîner avec (Stranded On) The Wrong Beach et la sublime Everybody’s On The Run. Nul besoin d’artifice, la salle est captivée.
La première reprise de ce groupe qui a eu son petit succès dans les années 90 et dont Noel Gallagher fut le plus éclatant songwriter ne se fera pas attendre plus longtemps : c’est une version apaisée de Fade Away (face b de Cigarettes & Alcohol) que les High Flying Birds balanceront en pâture, avec une pointe de nostalgie alimentée par une série de photos vintage projetées en fond, dont on aimerait croire qu’elles sont tout droit sorties de la vieille malle en cuir de la maman Gallagher. Chasing Yesterday sera ensuite mis à l’honneur, avec des titres parfois excellents (Riverman) et parfois très moyens (Lock All The Door), mais toujours parfaitement exécutés. A l’écoute de In The Heat Of The Moment et de ses NA-NA-NA-NA-NA repris en chœur par le public, on est ravi de voir que le vieux Gallagher est encore capable de produire des classiques instantanés et intemporels, même s’il est difficile de lutter contre le pic émotionnel atteint au moment de Champagne Supernova, calée en plein milieu du set, comme s’il s’agissait d’un morceau lambda. Mais Noel Gallagher peut se le permettre.
La suite du concert se déroulera sans encombre, Nono enchaînant les petites phrases et les références footballistiques, jusqu’au rappel, avec l’inévitable Don’t Look Back In Anger, la très Madchester AKA… What A Life (la meilleure chanson jamais écrite par le Mancunien) et une version tétanisante de The Masterplan. Force est de constater que Noel Gallagher n’a plus besoin de son abruti de petit frère pour captiver l’attention d’une foule et tenir un stade entier pendant deux heures.
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