Wire a changé ma vie. C’était dans les années 80, j étais adolescent et je me suis retrouvé à l’Elysée Montmartre devant un concert de ce groupe anglais qui, à ce moment-là déjà, se reformait. Les quatre musiciens étaient incroyablement tendus, raides comme des piquets de grève, prêts à être abattus. Bruce Gilbert, le guitariste, […]
Wire a changé ma vie. C’était dans les années 80, j étais adolescent et je me suis retrouvé à l’Elysée Montmartre devant un concert de ce groupe anglais qui, à ce moment-là déjà, se reformait. Les quatre musiciens étaient incroyablement tendus, raides comme des piquets de grève, prêts à être abattus. Bruce Gilbert, le guitariste, n’a pas bougé d’un centimètre durant tout le concert, tout en assénant pourtant les plus mortelles incisions de guitare. Joue ou crève, rien de moins. Pour moi, Wire est toujours resté ce groupe là, après lequel il n’était plus possible d’écouter la musique avec les mêmes oreilles. Sur scène, le groupe était extrêmement puissant, comme en transe permanente, brûlant comme de la glace polaire. Et ses albums soulignaient cela, notamment les magnifiques Pink Flag, 154 et The Ideal Copy.
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Send, témoignage de l’état actuel du groupe, est tout aussi fulgurant que les premiers albums de la formation, il y a vingt-cinq ans. Avec l’âge, Wire s’est sans doute même davantage endurci, a intégré à ses recherches sonores une vigueur nouvelle, puisée dans les courants musicaux électroniques et techniques d’enregistrement qui ont secoué l’Angleterre des années 90 ? jungle hardcore, drum’n’bass ou electronica sauvage. Le résultat, pourtant, demeure bien un album très revigorant de punk-rock moderne, à l’image des récents concerts abrasifs du groupe qui, plus de quinze ans après ce concert à l’Elysée Montmartre, continue, joyeusement, à changer des vies.
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