Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 31 mars au 7 avril
La vie comme elle va. Un flux à saisir et à partager pour la compagnie Les Hommes approximatifs qui annoncent en préambule de leur création partagée, Le Chagrin : « Mettre en scène la vie, y arriverons-nous ? Avec la compagnie, nous pourrions dire cela, que nous nous contentons de poser un cadre, de délimiter un espace qui peut être infiltré à tout moment par des choses qui sont susceptibles de le percuter, le déplacer, faire sortir les pensées de leur chemin. Prenons par exemple un enterrement, la sœur et le frère sont là, ils sont plongés dans ce deuil-là. Quelqu’un sonne, c’est un homme qui vient réparer le congélateur, dans son pantalon vibre son téléphone, c’est sa femme qui l’appelle vingt fois par jour parce qu’ils viennent de divorcer... » Mis en scène par Caroline Guiela Nguyen à la Comédie de Valence où sa compagnie est implantée (du 31 mars au 10 avril), Le Chagrin réunit cinq acteurs pour un voyage dans le temps qui démarre avec le deuil et se poursuit avec les secrets retrouvés de l’enfance.
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Trois jours pour trois propositions : le théâtre de la Cité Internationale programme un Catalogue de Daniel Linehan, les 31 mars, 2 et 3 avril. Démarrage hors les murs avec deux conférences performances, Doing While Doing et A No Can Make Space à l’Ecole Nationale supérieure d’architecture Paris – Val-de-Seine. La première sous forme de déclinaison en gestes et en paroles de son travail de chorégraphe. La seconde sous forme de livre récemment publié par Daniel Linehan.
Le 2 avril, on pourra revoir ou découvrir le premier solo de l’artiste, Digested Noise, danse sonore… Idem le 3 avril avec The Karaoke Dialogues, une pièce de groupe qui, comme son nom l’indique, reprend le principe du karaoké, à cette différence près qu’à la place de chansons, défilent sur l’écran des textes philosophiques ou littéraires.
Reprise au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers de Pichet Klunchun and myself, conçu par Jérôme Bel et interprété par Pichel Klunchun et Jérôme Bel. A la création en 2005, Bel retraçait la genèse du projet, proche de sa série de solos imaginés avec des danseurs de l’Opéra de Paris ou contemporains : « En septembre 2004, j’ai été invité à mener un projet à Bangkok par le curateur singapourien Tang Fu Kuen. Après avoir longuement hésité à accepter cette invitation, j’ai finalement proposé d’essayer de travailler avec un danseur traditionnel thaï. »
C’est donc sur une ignorance partagée des danses pratiquées par l’un et par l’autre des interprètes et sur leur rencontre que se fonde le projet où « des notions très problématiques tels l’eurocentrisme, l’interculturalisme ou la globalisation culturelle sont les enjeux qui se précisent tout au long de cette pièce. Ces notions si délicates à traiter ne peuvent être laissées de côté. Le moment historique actuel ne permet pas de faire l’économie de ces enjeux-là. » Dix ans plus tard, le constat reste valide…
Anouk Grinberg et Hervé Briaux sont les interprètes de La Révolte, d’Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, mise en scène par Marc Paquien au Théâtre des Bouffes du Nord (du 2 au 25 avril). La révolte en question est celle d’une femme qui décide, une belle nuit, de quitter son mari. Et qui revient, à l’aube, “quand elle comprend qu’elle n’aura pas la force de réaliser son rêve : vivre”, résume Marc Paquien dans sa note d’intention. Laquelle s’ouvre sur cette affirmation fougueuse du jeune auteur lorsqu’il signe, à trente ans, cette « pièce d’avant-garde » : « Je n’écris que pour les personnes atteintes d’âmes. » Vous voilà prévenus.
Le Cuvier, CDC d’Aquitaine, propose un focus sur Ambra Senatore dans le cadre de sa programmation Répertoires 2 danse(s) (du 2 au 18 avril). La chorégraphe italienne présente A Posto, pièce créée en 2011, et Concert d’immeuble, une création pensée pour un immeuble de la résidence des Pins de Mérignac, ses habitants et les spectateurs du festival, en collaboration avec le musicien Igor Scialovino et cinq danseurs. Pour ce projet, pas la peine de réserver, il est en accès libre, mais attention, prévient le Cuvier : pas de solution de repli en cas de pluie. Qu’on se le dise.
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