Cinquième des sept séries Marvel prévues pour 2017, « The Gifted » nous plonge dans un monde où les X-Men ont été dissous et où les jeunes mutants sont traqués par le gouvernement. Si le pitch n’est pas sans rappeler les très réussis « Logan » et « Legion » sortis cette année, que vaut ce premier épisode réalisé par Bryan Singer en personne ?
Après les échecs artistiques et d’audience de The Defenders, Iron Fist et Inhumans, le succès de Legion et peu avant que ne sortent les premiers épisodes de Runaways et The Punisher, Marvel connaît une année en demi-teinte. Coproduit avec la Fox et créé par Matt Mix (fan des X-Men et déjà créateur des séries Burn Notice, 2007-2013, et The Good Guys, 2010) The Gifted se place dans l’univers étendu des X-Men, après leur dissolution. Sans le refuge que représente le manoir du professeur Xavier, les mutants sont chassés par le gouvernement américain. Alors que la résistance mutante s’organise face à la traque menée par le procureur général d’Atlanta, ce dernier apprend que ses propres enfants sont des mutants. Au programme, l’éventail des super-pouvoirs de chacun, une traque au drone, une impressionnante séquence de bal de palmienne et un (nouveau) caméo de Stan Lee.
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Une série, trois parents
Dirigé par Bryan Singer himself (réalisateur de X-Men, X-Men 2, X-Men : Days of Future Past et X-Men : Apocalypse), ce premier épisode d’une série qui en comptera dix se place sous une triple influence ; celle du dernier film X-Men en date, le Logan de James Mangold (2017), les moyens en moins, celle de Legion, autre série estampillée X-Men sortie cette année, l’inventivité en moins, mais également de Heroes, la série de super-héros teen sortie en 2007, la richesse narrative en moins. Mais malgré ces défauts, qui, additionnés à la faiblesse du jeu des acteurs et à la paresse de la réalisation, positionnent The Gifted assez loin derrière ses trois modèles, ce premier épisode démontre une surprenante habileté à dépeindre un monde où le racisme anti-mutant, qu’il convient d’ailleurs de plutôt appeler « personne génétiquement modifiée », fait rage.
Une série étonnamment politique
Les mots de « fugitifs », « résistance mutante », « communauté rebelle » et la défiance vis-à-vis d’un gouvernement autoritaire rappelle la dimension éminemment politique de Logan. Mais en lieu et place d’un Wolverine dépressif et rongé par l’alcool, on retrouve ici un bande de jeunes parias, vagabonds dotés de super pouvoirs et mus par un désir de survivre ensemble plutôt que par celui du sauvetage d’un monde qui les a rejeté. Abordant les super-pouvoirs par le prisme du traumatisme et de l’intime, The Gifted est également teinté des thématiques de spiritualité qui émanaient de Legion. Elle propose presque une synthèse du devenir du récit super-héroïque en 2017, synthèse qui manque néanmoins pour l’instant cruellement d’originalité. Il reste à The Gifted neuf épisode pour la trouver.
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