Un rabbin, un imam et un prêtre forment un groupe de musique. Le pitch délirant d’une comédie qui l’est beaucoup moins.
Sommé par sa patronne tyrannique de fomenter le coup musical (et surtout commercial) de l’année sous peine de perdre son job, Nicolas (Fabrice Eboué), producteur de musique blasé à la vie familiale mouvementée, est traversé par un éclair de génie : réunir sur scène un rabbin, un prêtre et un imam pour leur faire chanter le vivre-ensemble.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
De ce pitch ahurissant aux airs de version longue d’un sketch des Inconnus (avec vingt ans de retard), trois lignes narratives s’esquissent : la fable populiste et rance façon Intouchable, la satire loufoque de l’industrie musicale et l’étrillage corrosif des travers religieux.
Les séquences agaçantes ne manquent pas, dont un passage chez Michel Drucker himself – d’un épisode de Dix pour cent à Arrête ton cinéma ! de Diane Kurys, c’est quand même la troisième fois en un an qu’on voit l’inamovible animateur dans cet emploi mornement autoparodique !
Là où les précédents longs métrages de Fabrice Eboué, Case départ et Le Crocodile du Botswanga, se démarquaient en entrechoquant la vitalité rieuse de leurs interprètes à une réalité bien plus sombre (l’esclavage et un régime dictatorial), Coexister se montre timide dans sa critique du monde de la musique, et très insuffisant dans son approche des tensions religieuses, réduite à un buffet froid de vannes clichés.
Coexister de Fabrice Eboué (Fr., 2017, 1 h 30)
{"type":"Banniere-Basse"}