Lancé en février 2014, le logiciel gratuit de streaming a connu une croissance fulgurante. Après plusieurs tentatives des autorités judiciaires pour tuer le projet dans l’œuf, Popcorn Time est devenu le concurrent numéro 1 de Netflix.
Avec ses 500 000 abonnés français, Netflix démarre lentement mais sûrement dans l’Hexagone. Régulièrement, la plate-forme payante sort de nouvelles séries, comme la nouvelle série familiale Bloodline. Mais un autre catalogue foisonnant de films et séries fait de plus en plus d’ombre à Netflix : Popcorn Time.
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Le logiciel, illégal, lancé il y a un an et un mois propose gratuitement dans 44 langues des centaines de séries et films récents (Birdman ou Les Nouveaux Héros, sortis le mois dernier en France, y figurent déjà). Classés par popularité, par année ou par genre, les films se lancent en un clin d’œil: la vidéo démarre instantanément sur VLC grâce à une méthode de streaming en peer-to-peer. L’interface est simple, sans publicités, facile à utiliser, la quantité de films mirobolante, et surtout, l’usager n’a pas à accepter un quelconque paiement mensuel.
Fermé, imité, traqué : les montagnes russes de Popcorn Time
Forcément, un tel logiciel a vite trouvé ses adeptes. En un an, Popcorn Time a été téléchargé plus de 2 millions de fois aux Etats-Unis et bientôt 500 000 fois en France. Mais, peu de temps après son lancement, le logiciel est victime de curieuses disparitions. Puis le voila définitivement fermé par ses développeurs argentins en mars 2014. Plusieurs imitations peu efficaces de Popcorn Time voient alors le jour. Les créateurs de Buenos Aires décident alors de révèler le code source de l’application, afin que le logiciel renaisse entre de bonnes mains.
Ce seront finalement celles d’une vingtaine de développeurs anonymes, selon Quartz. La nouvelle team de Popcorn Time fonctionne sans aucun financement : « Nous sommes une communauté, et nous ne sommes pas guidés par l’argent. Je ne pense pas que ça devienne une vraie entreprise un jour » a confié l’un des membres au site américain.
Wall Street et Hollywood, le mors aux dents
L’été dernier, la MPAA, le lobby américain qui défend les intérêts des majors de Hollywood, décide de partir en guerre contre Popcorn Time. Netflix a vite rejoint la liste des détracteurs en communiquant aux actionnaires leur bilan en baisse de l’année 2014 : « le téléchargement illégal est l’un de nos plus grands concurrents ». Popcorn Time riposte en livrant sa version 4.4, munie d’un VPN fourni par une société russe. Dans le jargon courant, comprenez que l’utilisateur lambda peut désormais regarder tout à fais anonymement ses films; les téléchargements ne pourront pas être retracés.
L’industrie du cinéma peut-elle encore arrêter la vague ? Difficilement. Les développeurs sont assistés de plusieurs avocats, et l’application fait un carton aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en Italie et en France. Interrogé par Wired, l’un des développeurs de Popcorn Time compte 4 millions d’utilisateurs dans le monde et 10 000 téléchargements par jour.
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