Avec son précédent album, Josh Rouse avait commencé un sérieux travail de réhabilitation du son seventies : ce son rond, poli, lissé, feutré, doux et agréable à l’oreille, confortable, appréciable sans effort, sans réflexion. Ce son qu’on trouvait ringard dans les eighties, qu’on avait aimé détester dans les nineties où tout n’était plus que guitares […]
Avec son précédent album, Josh Rouse avait commencé un sérieux travail de réhabilitation du son seventies : ce son rond, poli, lissé, feutré, doux et agréable à l’oreille, confortable, appréciable sans effort, sans réflexion. Ce son qu’on trouvait ringard dans les eighties, qu’on avait aimé détester dans les nineties où tout n’était plus que guitares saillantes, batteries percutantes’ Ce son que l’on entendait chez Carole King, Fleetwood Mac, Jackson Browne.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Ce son, Josh Rouse avait tenté, avec audace et discernement, de le recréer dans son quatrième album judicieusement intitulé 1972 ? également l’année de sa naissance. Et 1972 fut une réussite, un album ensoleillé et attachant, qui a eu son petit succès mérité. Peu de choses ont changé dans la musique de Josh Rouse entre 1972 et 2005. Loin de la country, que le titre de l’album pourrait laisser supposer, Josh Rouse persévère dans sa quête de la chanson pop-folk ultime et livre des morceaux nacrés, travaillés à l’ancienne, des ballades à cordes et piano, des chansons tendres, soulignées par sa voix douce. Les flûtes et les cuivres de 1972 ont été remplacés par des slide guitars, pedal steel et harmonica, qui apparaissent subtilement, confirmant juste que Nashville a bien été enregistré à Nashville ? où Josh a vécu pendant une dizaine d’années.
Ce garçon discret, qui a commencé la musique sur le tard pour sortir son premier album à 25 ans, a donc appris là l’art et la manière de la chanson pop-folk intimiste. Solitude, rêves habités de jeunes filles (Carolina), souvenirs d’adolescence et d’intégration dignes du meilleur teen-movie (Middle School Frown) : les chansons de Nashville parlent d’expériences vécues par Rouse, toujours un peu dissimulées sous des formulations poétiques et fleur bleue seyant parfaitement à la mélancolie de la musique.
{"type":"Banniere-Basse"}