Tous les samedis et dimanches soir, Arte propose de revivre les événements marquants des années 90. Retour sur le meurtre jamais élucidé de l’icône du gangsta rap.
Tout y est : les photos nocturnes prises au gros flash dégueulasse, les voitures arrêtées au milieu de la route, le diner clignotant en arrière-plan et le ruban jaune traçant la « police line » (« Do not cross »). C’est une scène de crime comme on en voyait dans Hollywood Night, série de téléfilms américains qui occupa une décennie durant les couche-tard neurasthéniques bloqués chez eux le samedi soir.
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Le pitch de l’épisode ? A Las Vegas pour assister à un combat de boxe, une icône du gangsta rap reçoit quatre balles tirées d’une mystérieuse Cadillac blanche. Transporté à l’hôpital, il décède de ses blessures quelques jours plus tard et laisse derrière lui beaucoup de questions sans réponses… Contrairement aux téléfilms policiers, dans la vie, les meurtres ne sont pas toujours élucidés. Et à l’inverse de tous les Hollywood Night diffusés sur la première chaîne, la fusillade du 7 septembre 1996 qui coûtera la vie à Tupac Shakur est un épisode que l’on n’oublie pas.
Si les théories sont aussi nombreuses qu’incertaines (selon les interlocuteurs, on apprend que Tupac est toujours vivant, que la fusillade fut commanditée par Biggie et Puff Daddy, que le boss de Death Row Records est en cause, que la police de L. A. est mouillée ou que la Ligue de défense juive est impliquée), une chose est sûre : la disparition de Tupac marque de manière indélébile l’époque. Celle de l’âge d’or de la culture hip-hop, de la rivalité East Coast/West Coast aux Etats-Unis, mais aussi du règne des bandanas et des survêts XXL.
Car si la mort de Tupac participe largement à sa légende, elle préfigure aussi celle de son rival Notorious B.I.G., abattu six mois plus tard à Los Angeles – un crime qui, lui aussi, ne sera jamais élucidé. Deux disparitions qui marquent l’histoire de la musique de la fin du XXe siècle et font écho à celles de nombreux rappeurs morts trop tôt (Eazy-E, Big L) durant cette décennie sans pitié. Vies éphémères et tubes impérissables.
Si certains affirmeront que la postérité de Tupac doit plus à son charisme et son sens du business qu’à ses talents de rappeur, il s’impose malgré tout comme une figure mythique. Du genre de celles dont les cendres furent ensuite partiellement fumées avec du cannabis par ses potes d’Outlawz. Et dont les derniers mots, recueillis par un policier de la patrouille à vélo de Las Vegas, furent, tout simplement : « Fuck you. »
Summer of the 90’s jusqu’au 24 août, tous les samedis et dimanches soir, Arte. L’Age d’or de la culture hip-hop de Matthias Reitze, à revoir sur Arte +7
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