Troquez vos Doc montantes contre une bonne paire de baskets aux semelles élastiques. Produit en alternance par Christian Vogel et le “Versatile” Joakim, le deuxième album des Chiliens néo parisiens cinoques a beau être très electrico, et follement “rock’n’rollo”, il vous fera surtout danser. Il faudra également penser à pousser les meubles, à installer une […]
Troquez vos Doc montantes contre une bonne paire de baskets aux semelles élastiques. Produit en alternance par Christian Vogel et le « Versatile » Joakim, le deuxième album des Chiliens néo parisiens cinoques a beau être très electrico, et follement « rock’n’rollo », il vous fera surtout danser. Il faudra également penser à pousser les meubles, à installer une boule à facettes aux rotations accélérées, car Subliminal Kill est un truc qui se danse en chambre capitonnée (même les plafonds, surtout les plafonds), la tête à l’envers, jambes et bras emmêlés, sans crainte des collisions douloureuses. Et pour tenir le choc, les doigts bien enfoncés dans la prise ; au Chili, où ils jouent depuis près de dix ans, tout en restant discrets de ce côté-ci de la mare, les voltages sont apparemment plutôt balèzes.
Chez Panico, dans l’action, il n’y a pas beaucoup de tête, certes, mais énormément de jambes. Urgentissime, fondant dans la même marmite en fusion garage sanglant, punk, cold ou new wave, basses reptiliennes, saillies synthétiques et électricité fauve, Subliminal Kill est un rush permanent, quarante minutes d’un long marathon de la poilade absolue, sprinté à plein gaz, un manifeste hédoniste de dance furax. Une épreuve éreintante, surtout pour les zygomatiques, peu à peu pris de crampes à force de crispation joyeuse sur les rebonds hilarants du groupe. Ces sagouins sont bien partis pour tout saloper et sont certainement les seuls, sur la longueur, à réussir à atteindre le sommet dance/p-funk des Rapture avec House of Jealous Lovers. Et à installer durablement leur folle junta dans les clubs ou sur scène, leur bac à sable favori.