A la pointe de l’actualité, l’Atelier des médias de RFI se décline aussi sur le net. Un extraordinaire outil démocratique à vocation internationale.
On a découvert ces dernières années l’Atelier des médias par la bande. Sur la fréquence de RFI, mais aussi par les nombreux liens fournis par les moteurs de recherche dès lors que l’on s’intéresse à la redistribution des rapports de force dans les médias. Après avoir pressenti qu’il se passait des choses dans cet antre parfois foutraque, on a rencontré un empressement à sortir des cadres, un appétit pour l’expérimental rendu plus aigu par les potentialités du numérique. A force de thématiques essentielles à son époque – réseaux sociaux et dictatures, par exemple -, L’Atelier a tissé sa toile, devenant une référence à force de référencements.
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L’émission s’affirme aujourd’hui comme le curseur d’un renversement de perspective. Ici, on surnomme les nouveaux seigneurs de la presse (XXI, Schnock, Usbek & Rica) les « pure players du print ». Tout est dit. « Il y a quelques années, on entendait qu’internet était une bulle à nettoyer, à civiliser, que tout cela ne tiendrait pas sans économie, affirme l’animateur de l’Atelier Ziad Maalouf. L’émergence de WikiLeaks et des printemps arabes a changé la donne. Depuis, les institutions respectent internet et en redemandent. »
L’Atelier préfigure cette nouvelle génération d’émissions que l’on voit (sur écran) avant de l’entendre, dont on lit les pitchs avant d’écouter les talks. Une approche différente pour le public favorisée par une nature de média extensif. Car, au rendez-vous hertzien du samedi sur RFI – une heure d’exploration métamédiatique incisive et décontractée – s’est arrimé un site foisonnant, bien plus ambitieux qu’un simple dépôt à podcasts et forums éventés.
Le défi d’Atelier.rfi.fr est de dérouler un réseau social parallèle et vraiment actif, ce qu’on appelle sans doute un peu vite une communauté – au moins une constellation d’esprits en alerte susceptibles de se faire passer des messages, infos ou idées. 13 000 inscrits, dont beaucoup d’Africains – le Sud, ligne d’horizon de L’Atelier – et sans doute beaucoup de vocations à naître. Mieux, Ziad Maalouf et son équipe se sont investis dans de vastes actions formatrices, apportant leur savoir-faire et la visibilité de RFI – dont l’écho est bien plus puissant en Afrique qu’en France – à de jeunes pousses avides de démocratie participative.
Mondoblog, plate-forme éditorialisée, est le fruit de cette sélection de blogueurs francophones. Concept similaire en Libye mais encore plus crucial avec Libyablog dans un pays où L’Atelier a joué un rôle non négligeable dans l’annonce des résultats des dernières élections. « Nous jouons un rôle de service public, conclut Ziad Maalouf, d’autant plus que nous ne nourrissons pas notre émission avec leurs contributions. Notre idée est de former tant de blogueurs que les censures soient submergées, incapables de les maîtriser. » Pour citer l’une des membres : « Derrière chaque URL, quelqu’un IRL » (in real life).
L’Atelier des médias chaque samedi, 8 h 10, R FI, atelier.rfi.fr
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