Après être resté dans l’ombre pendant des mois, le créateur du site du moment – qui permet de chater via webcam avec de parfaits inconnus – s’exprime pour la première fois en vidéo pour Russia Today. On y découvre un jeune russe de 17 ans drôle, intelligent et vétu d’un polo rayé.
Le week-end dernier Andrey Ternovskiy mettait fin au mystère en se dévoilant dans les colonnes d’un blog du New York Times. C’est en vidéo qu’il s’exprime aujourd’hui pour le site Russia Today (RT) en direct de ce qui semble être la salle des ordinateurs de son école. Car s’il a créé le site dont tout le monde parle depuis le début de l’année 2010, Andrey n’en est pas moins un timide étudiant de 17 ans.
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Pour ceux qui ne maîtriseraient pas bien l’anglais ni le russe, on apprend dans cette vidéo que le jeune Andrey Ternovskiy décide un beau jour de créer Chatroulette après avoir testé Skype (un service de visioconférence) et s’être sévèrement ennuyé avec un pote. Pour découvrir de nouvelles têtes, il développe lui-même le site que certains qualifient aujourd’hui de « plus grosse révolution sur le net depuis YouTube« .
Les premiers jours d’existence du site (qui a été lancé à la mi-novembre 2009), Andrey est le seul connecté et s’ennuie encore plus qu’avec son pote de la vraie vie. Il partage alors le lien avec ses amis via des réseaux sociaux et voit apparaître de nouveaux connectés. « 10 amis sont venus, puis 20. Quand on est arrivés à 50 ça a été comme un choc. C’était comme une galaxie de nouvelles expériences et de nouvelles personnes » dit-il.
Evoquant les milliers de bites fréquentant le site aujourd’hui, Andrey Ternovskiy rappelle que certaines pratiques peuvent constituer des violations des termes du service empêchant les « gens normaux » de se connecter au travail ou en famille. Il explique qu’après 4 « report » (un bouton permettant de rendre compte de contenus offensants) en cinq minutes, l’utilisateur contrevenant est banni pendant 20 minutes. Une punition symbolique qui peut, selon les mots du créateur, « laisser le temps de réfléchir à la manière qu’on a de s’amuser« .
Concernant son anonymat préservé pendant plusieurs mois et laissant aux plus paranoïaques la possibilité d’élaborer des théories farfelues sur la source et l’utilité du site, il affirme avoir ignoré la couverture médiatique au début, apeuré par les conséquences de son hypothétique sortie de l’ombre.
Le mystère percé, Andrey Ternovskiy réflechit aujourd’hui à l’évolution de Chatroulette. Mais donner de nouvelles orientations à un site dont le concept semble déjà dur à définir est une lourde tâche. « Je lis les commentaires postés sur le site : personne ne peut mette le doigt sur ce qu’est vraiment Chatroulette, et moi non plus. Est-ce un site de rencontre ? Pas vraiment. Juste un jeu ? Je ne sais pas. »
En toute modestie, Andrey propose donc aux utilisateurs du site de proposer leurs idées d’évolution. Et songe à ajouter des modules d’interactivité : de la musique, des vidéos ou des jeux. En attendant, il s’agit de mémoriser le visage d’Andrey (et son polo) pour ne pas le « nexter » à la prochaine session de Chatroulette.
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