Le jeu vidéo avait déjà ses salons, ses festivals, ses conventions de fans. Avec Video Games Live, le voilà propulsé au centre d’un spectacle célébrant sa part musicale encore méconnue.
Créé aux Etats-Unis en 2002 par Tommy Tallarico et Jack Wall, glorieux vétérans de la musique vidéoludique, Video Games Live a donné son premier concert trois ans plus tard et, depuis, sillonne la planète, fort d’un agenda toujours plus chargé : 3 dates en 2005, 11 en 2006, 29 en 2007, 48 en 2008 et plus de 60 cette année, qui voit le fastueux happening s’offrir une deuxième escale française.
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Son principe : marier l’interprétation de grands thèmes par un orchestre symphonique à la projections d’images des titres dont ils sont extraits (Pac-Man, Chrono Trigger, Silent Hill…) et à des animations mettant à contribution le public histoire de ne pas oublier que le jeu vidéo est avant tout une affaire interactive. « En créant Video Games Live, mon but était de prouver au monde à quel point les jeux vidéo étaient devenus importants sur le plan culturel et artistique », précise Tommy Tallarico, auteur des musiques d’Earthworm Jim et Advent Rising (ses deux favorites) mais aussi de MDK, Unreal, Aladdin, Maximo… « La partie audio compte pour un tiers de l’expérience de jeu, poursuit-il. Vous constaterez d’ailleurs que les séries qui ont connu les plus grands succès ont un point commun : elles possèdent toutes une bande son mémorable, qu’il s’agisse de Mario, de Zelda, de Final Fantasy, de Metal Gear Solid ou de Halo. Je ne pense pas que ce soit un hasard. »
Le programme (toujours différent) mêle d’ailleurs sans discrimination compositions anciennes et plus contemporaines. « Au milieu des années 90, lorsque est arrivé le CD-ROM comme dispositif de stockage, on a pu utiliser de vrais instruments et de vrais musiciens, se souvient Tallarico. On est passé des blips et des blops à des partitions plus sérieuses. Mais certaines des plus belles musiques de jeux remontent justement au temps des blips et des blops. A l’époque, l’essentiel résidait dans la mélodie. Si elle n’était pas entraînante, ça ne valait rien. Aujourd’hui, les jeux sont devenus si énormes, les genres se sont tellement développé que vous avez parfois plutôt besoin de musiques de fonds, d’ambiance. »
Nettement plus courante au Japon, où l’interprétation sur scène de bandes originales de jeux (comme leur édition sur CD) est une tradition depuis la fin des années 80, l’initiative entend aussi faire un peu vibrer la corde nostalgique. « Lorsque les gens assistent à certaines parties du spectacle, ils se sentent comme renvoyés dans leur enfance, dans une époque plus innocente. Ils nous répètent que cela provoque chez eux de fortes émotions, insiste Tommy Tallarico. Et qu’il leur arrive de se mettre à pleurer. »
Video Games Live, samedi 21 novembre au Palais des Congrès de Paris, www.videogameslive.fr
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