Après le retrait de Jean-Louis Borloo de la bataille et avant celui annoncé de François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est déclarée candidate à la Mairie de Paris.
En quelques heures tout s’est accéléré. NKM a choisi de mettre fin au – relatif- suspense en se déclarant candidate dans une interview au Parisien, sur twitter, et devant ses sympathisants dans un café du 10ème arrondissement, « La Petite Louise ». Pas la peine de chercher midi à quatorze heures pour le lieu. NKM et son équipe voulaient tenir ce premier rassemblement dans un arrondissement, acquis à la gauche mais potentiellement gagnable en mars 2014. Or en vingt-quatre heures, pas évident de trouver un lieu disponible dans la capitale.
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Il est vrai qu’en principe, sa déclaration ne devait intervenir que dans les prochains jours. Mais mercredi 13 février, après une rencontre à l’Assemblée nationale entre NKM et Jean-Louis Borloo qui souhaite toujours être candidat à la Mairie de Paris, les choses s’accélèrent. NKM lui oppose une fin de non recevoir à sa proposition d’un ticket… avec lui en premier, elle en second. Pas question, martèle-t-elle. Pour empêcher le leader de l’UDI d’aller plus loin, 77 élus de Paris, lancent un appel publique pour la candidature de NKM « dans le cadre d’une primaire ouverte ». Borloo abandonne. La voie est dégagée pour NKM, François Fillon ayant clairement décidé de ne pas se lancer dans la course pour se consacrer à la primaire de 2016.
Aujourd’hui, NKM a donc annoncé sa candidature à l’ensemble de la presse et aux militants parisiens, souhaitant que ce soit « le premier jour d’une bataille historique. » : d’abord les primaires dans la capitale en avril-mai prochain, et si possible la prise de la capitale dans un an. « Cette primaire, elle nous rendra plus fort pour la suite », fait-elle le pari, jugeant que celui… ou celle… qui en sortira gagnant sera auréolé d’une légitimité populaire, soutenu par sa famille politique réunie et ne pourra plus pâtir d’un procès d’illégitime parachuté, même « si c’est avec un passe Navigo ». Avant d’ajouter : « Je n’ai pas l’intention de m’excuser d’avoir l’expérience de maire d’une ville populaire ». Mais avant de pouvoir l’emporter, fort aujourd’hui des bons sondages qui la classent devant notamment Rachida Dati, maire du VIIè et elle-aussi dans la bataille, NKM devra être candidate dans un arrondissement gagnable par la droite. Et si on parle beaucoup du 12ème ou du 14ème, Nathalie Kosciusko-Morizet dit ne pas avoir choisi pour le moment son point de chute.
NKM le martèle. Si elle apprécie les soutiens qui s’expriment sur sa candidature, il n’y a point d’adoubement qui tienne, insiste-t-elle. « C’est la grande modernité des primaires : aujourd’hui, on ne décrète plus de leader, on ne se fait plus adouber. Ce sont les Parisiens qui vont être les artisans de leur choix ». Pour les convaincre, NKM veut « faire une campagne extrêmement innovante, proposer une campagne d’imagination. Paris a été la ville des Révolution. Aujourd’hui, il y a des bastilles à prendre, des révolutions à faire, écologique, numérique ». Et de glisser aux Inrocks, qu’elle a envie « de se faire plaisir » sur cette campagne.
Son projet pour l’instant encore succinct et qu’elle veut construire avec les Parisien, se résume en une phrase : « Je voudrais que Paris à nouveau montre la voie ». Autre grandes pistes de travail doivent être explorées selon elle. Premièrement, travailler au bien-être des Parisiens. Deuxièmement, limiter leur fuite de la capitale, souvent pour des raisons économiques ou de place à l’arrivée d’un enfant. Troisièmement, renforcer l’attractivité de Paris aux yeux des investisseurs étrangers. Enfin, asseoir le rayonnement de Paris qui fait, commente-t-elle, tant la fierté des Parisiens que ceux des Français. « Il n’y a pas de fatalité que quand Paris est en concurrence par exemple pour les JO, ça se finisse par une fierté ». Un programme pour le moment très consensuel… « Nathalie, Nathalie, Nathalie à Paris », scandent les militants tandis que NKM dressée sur une banquette sourit de fierté.
NKM remettra sa démission de maire de Longjumeau après le vote du budget de sa commune, fin février, comme signe de son « engagement total » mais gardera son mandat de député de l’Essonne. Un mandat dont elle se séparera si elle est élue Maire de Paris en mars prochain, car, dit-elle, elle est contre le cumul pour les maires des grandes communes.
Au bout de quelques minutes d’intervention, et avant de poursuivre la discussion sans micro, NKM leur lance, « Je compte sur vous. J’ai confiance en vous. Vous pouvez comptez sur moi ! »
Agacé, l’actuel maire de Paris, Bertrand Delanoë a vivement réagi sur BFM : « Paris n’est pas un jouet (…) Je constate que madame Kosciusko-Morizet, il y a quelques mois s’est fait élire par les habitants de Longjumeau en juin dernier. Et maintenant elle leur dit, vous n’êtes pas assez bien pour moi (…) C’est parce qu’elle a un autre objectif ». Comprendre la présidentielle de 2017.
Quelques heures plus tôt, NKM avait balayé le sujet d’un revers de la main. « Je réponds aux questions quand elles se posent. Les questions qui sont aujourd’hui posées » sont celles de son mandat de maire et d’une éventuelle candidature à la présidence de l’UMP en septembre, auxquelles elle va renoncer, a-t-elle souligné. « Les Parisiens, quand ils me parlent de la présidentielle, ils me parlent de celle (…) de 2012, de leur déception par rapport aux engagements qui ont été pris », a-t-elle ajouté estimant que la question de la présidentielle n’était pas d’actualité. Fermer le ban.
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