Sur le net, les jeux vidéo écolos sont en plein boom. Leur but : faire comprendre les enjeux environnementaux et agir sur les comportements.
En marge de la Semaine du développement durable qui vient tout juste de se terminer, de nouveaux moyens voient le jour afin de sensibiliser les citoyens d’une manière plus ludique, comme les green games, véritables jeux vidéo écologiques. D’abord à l’attention des entreprises sous la forme de petites applications personnalisables permettant de faire passer un message aux employés, ils s’adressent désormais à un public plus large et abordent des thèmes variés.
Plusieurs ONG ou écoles de graphisme conçoivent des jeux disponibles sur la toile ou des animations flash ajoutant à la pédagogie une interactivité avec l’utilisateur. Parmi les thèmes abordés, celui de l’écologie est largement exploité. A travers ce qu’on pourrait nommer le e-learning vert, le but est de capter l’attention du citoyen afin qu’il se sente impliqué par le développement durable. Avec pour slogan “Jouez pour la planète”, le jeu Weather, créé par Greenpeace, propose à l’internaute de devenir un activiste et de sauver le monde. L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) n’oublie pas les générations futures, cibles du jeu Ecoville. Un microjeu de simulation où les têtes blondes sont invitées à économiser l’énergie, à trier leurs déchets ou à limiter les émissions de gaz.
Mais le jeu le plus réaliste et le plus abouti est Clim City, sorte de Sim City écolo où l’internaute doit gérer une ville et ses infrastructures. Le but est de réduire de 75 % les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’énergie de 40% et d’augmenter la part des énergies renouvelables de 60 %. Le graphisme du jeu est agréable, et la pédagogie est omniprésente à travers des explications sur les effets des actions engagées par l’utilisateur. Par exemple, avant de pouvoir fermer votre décharge il vous faudra améliorer le centre de recyclage ou mettre en place des campagnes de sensibilisation à l’attention de vos habitants.
Créé par Cap Sciences, un centre d’animation et d’exposition à Bordeaux, Clim City a décompté “plus de 160 000 connexions en trois mois, confie Eric Gorman, un des quatre concepteurs du jeu. Une version anglaise est prévue pour la fin du mois et certaines collectivités locales ont déjà fait appel à nous afin d’adapter le jeu à leur ville”.
La Banque mondiale projette par ailleurs de développer le jeu à l’attention d’autres pays particulièrement sensibles au problème environnemental. Les grands éditeurs de jeux commencent également à se pencher sur le sujet : ainsi dans le jeu GTA 4 (Grand Theft Auto), le héros peut voler des voitures hybrides.
Cécile Becker