Pour la beauté du geste, certainement aussi pour le sens dont il est porteur, le metteur en scène, Arnaud Meunier, a inauguré mardi 26 septembre la Nouvelle Comédie de Saint-Etienne dont il est le directeur par un foisonnement de propositions chorégraphiques, musicales et théâtrales gratuites et ouvertes à tous. Créé en 1947 par Jean Dasté […]
La Comédie de Saint-Etienne fait peau neuve et inaugure son tout nouveau théâtre par trois semaines de fête et de créations en entrée libre célébrant avec force intelligence les soixante-dix ans de la décentralisation théâtrale dont Jean Dasté avait été au sortir de la guerre l’un des pionniers.
Pour la beauté du geste, certainement aussi pour le sens dont il est porteur, le metteur en scène, Arnaud Meunier, a inauguré mardi 26 septembre la Nouvelle Comédie de Saint-Etienne dont il est le directeur par un foisonnement de propositions chorégraphiques, musicales et théâtrales gratuites et ouvertes à tous.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Créé en 1947 par Jean Dasté La Comédie de Saint-Etienne, un des lieux phare de la décentralisation dont on fête cette année les soixante-dix ans a œuvré, jusqu’à aujourd’hui encore, à promouvoir “un théâtre qui va à la rencontre d’un public large sans pour autant faire de compromis sur son exigence” comme disait Antoine Vitez qui en résumait ainsi le projet : “Elitaire pour tous”.
Un théâtre entièrement neuf
Et “Pratiquer une dramaturgie d’avant-garde” renchérissait Roland Barthes en 1954 dans ses Ecrits sur le théâtre. Bref un théâtre populaire riche de ces trois composantes dont peut se targuer de toujours pratiquer Arnaud Meunier tel qu’on a pu le constater dans les œuvres présentées lors de l’ouverture au public de La Nouvelle Comédie de Saint-Etienne, un théâtre entièrement neuf, composé de deux salles de spectacles et d’une salle de répétition adaptées aux nouvelles formes de création contemporaine, ainsi que d’un vaste hall accueillant et majestueux dans l’esprit des Ateliers Berthier de l’Odéon ou de La Manufacture des Œillets.
En prévision de cette ouverture marquant l’anniversaire de la décentralisation théâtrale, Arnaud Meunier a passé commande à plusieurs auteurs contemporains de textes choraux et a travaillé avec d’autres metteurs en scène pendant deux ans avec des élèves de collèges et de lycées. Ainsi ce soir-là, pour la première fois dans la grande salle flambant neuve étaient données L’Homme libre de Fabrice Melquiot mis en scène par Arnaud Meunier et Nous sommes plus grands que notre temps de François Bégaudeau mis en scène par Mathieu Cruciani.
Il est difficile de décrire l’émotion qui pourtant était très palpable et visible dans les yeux embués du public. L’exigence des textes de Melquiot et Bégaudeau, leur beauté et leur acuité contemporaine, n’avait d’égale que la force de l’investissement des acteurs qui n’avaient d’amateur que la définition première du mot : “celui qui aime”. Il était question d’engagement ce soir-là : livrer au plus grand nombre et avec des force vives l’excellence de la pensée et l’exigence de la beauté.
{"type":"Banniere-Basse"}