Le land allemand du Schleswig-Holstein vient de perdre en appel contre Facebook sur l’affaire des comptes anonymes sur Facebook.
Échec et mat pour l’autorité de protection de la vie privée du land allemand du Schleswig-Holstein dans sa lutte lancée contre Facebook en décembre dernier concernant l’anonymat sur le réseau social. Le jugement en appel sur l’affaire est tombé mercredi 24 avril. Il confirme que Facebook n’est pas soumis au droit privé allemand car son siège social est en Irlande, où les règles de droit privée sont plus laxistes. Le commissaire de l’autorité allemande pour la protection des données, Thilo Weichter, a déclaré mercredi accepter la décision du juge. Cependant, il souligne la nécessité d’harmoniser le droit privé dans l’ensemble des pays membres de l’Union européenne.
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Depuis environ deux ans, le réseau social se bat contre les internautes qui utilisent un pseudonyme au lieu de leur vrai nom. En voulant obliger ses utilisateurs à s’enregistrer avec leur identité réelle, Facebook enfreindrait la loi allemande sur la protection de la vie privée. En effet, la loi germanique permet à tout un chacun de choisir le nom qu’il souhaite pour s’inscrire dans les réseaux sociaux.
Dans l’un de ses derniers rapports, Facebook déclarait avoir un sérieux problème avec les faux profils présents sur sa toile. En janvier, le réseau social avait fait un peu le ménage dans ses utilisateurs. Quatre millions de profils avaient alors été supprimés. Parmi les pays les plus touchés : les États-Unis, le Japon et l’Indonésie. D’autres réseaux sociaux imposent l’usage d’une identité réelle sur certains services. C’est le cas notamment de Google +, le réseau social de Google.
La protection des données, une priorité en Allemagne
L’Allemagne n’en est pas à son premier différend à propos de l’usage que Facebook fait des données personnelles des internautes. En août 2012, le défenseur des libertés informatiques de la ville de Hambourg, Johannes Caspar, avait relancé une plainte lancée un an plus tôt contre la technologie de reconnaissance faciale du réseau social. Johannes Caspar réclamait à l’entreprise de Mark Zuckerberg de demander à tous ses inscrits l’autorisation de conserver leurs informations. Faute de quoi Facebook devrait effacer purement et simplement sa base de données.
Cette même autorité allemande de protection de la vie privée estime que la dernière application Google Maps pour iPhone et iPad enfreint aussi les règles européennes en collectant des données de localisation sans l’accord de l’utilisateur. Le groupe Google a dû payer une amende de 145 000 euros et a été forcé de revoir ses conditions de publication des photos de rues et bâtiments de son service Google Streetview en Allemagne.
La préoccupation des citoyens allemands au sujet de la protection des données personnelles est souvent avancée comme l’une des raisons du grand succès du parti des Pirates, en pointe sur les questions de libertés informatiques. Depuis les dernières élections législatives régionales (2011-2012) le parti siège dans plusieurs parlements. Les derniers sondages lui donnent 13% d’intention de vote pour les élections fédérales d’automne 2013.
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