La Suède est la patrie du P2P : après The Pirate Bay, son procès et sa résistance, c’est au tour du Pirate Party du cru de faire parler de lui en se présentant officiellement aux Elections Européennes.
Depuis la création du parti en 2006, année où il s’est présenté aux législatives Suédoises, ils sont près de 12 000 membres à avoir pris leur carte, sans doute en la téléchargeant, au Pirate Party suédois. Pas une blague, donc : à l’heure du très retentissant procès de The Pirate Bay, le SPP revendique désormais plus d’adhérents que le Swedish Left Party and the Swedish Green Party.
Une légitimité qui le pousse à se frotter, une nouvelle fois, à la démarche élective : le parti sera bel et bien présent lors des prochaines Elections Européennes, pour lesquelles il présente une liste de 20 candidats, menée par Christian Engström.
La base idéologique du parti, dont il existe des ramifications dans le monde entier, et notamment en France, est simple : la défense du partage privé des oeuvres copyrightées, copyright dont ils réclament haut et fort une refonte complète. Pendant logique de cette défense, la protection la plus totale de la vie privée numérique des internautes. « Si les politiques veulent empêcher le citoyen de base de partager des fichiers, ils devront en permanence augmenter leurs capacités de surveillance, a expliqué Engström à Wired. Il faut réformer la législation du copyright pour assurer que le droit des citoyens à la vie privée. »
Bien qu’ils admettent que les Européennes donneront sans doute, en conjonction avec le procès de The Pirate Bay, une plus grande visibilité au SPP et à ses revendications, les spécialistes politiques locaux doutent de sa capacité à faire élire un seul de ses candidats au Parlement Européen. Ce qui est pourtant une question de vie ou de mort pour le parti, qui ne dispose d’aucun permanent salarié, et dont les activités ne sont financées, pour l’instant, que par les cotisations. « Si nous échouons à aller au Parlement Européen, l’avenir du Pirate Party me semble sombre, a expliqué Engström à Wired. Tous nos plans dépendent du fait ou non d’aller à Bruxelles. »