Avec la crise, le baladeur des 90’s est de retour dans toute sa kitchitude indique une enquête du Telegraph. Les arguments ? Pas cher et facile à utiliser.
Pour ceux qui utiliseraient un calendrier raëlien, noël, grand chambardement capitalisto-coca-cola, approche. L’occasion de sortir le baromètre à cadeaux. Une étude du Telegraph met en exergue le retour sur le devant de la crèche en bas du sapin d’un objet des années 1990, le Discman. Pour ceux qui sont nés avec un iTouch en argent dans les oreilles, le Discman, c’est un lecteur de CD qui rentre uniquement dans la poche arrière d’un sac Jansport. C’est cool si la compile est bien.
Alors que les experts planifiaient une recrudescence des outils digitaux, racés et esthétiquement recherché, la période marquerait le retour à l’outil kitsch. Voilà que débarque à nouveau le lecteur portable. Oubliant sa nature originelle (encombrant et moche), les fans semblent séduits par la simplicité et le coût très light du Discman. Le Telegraph le démontre en prenant en exemple deux magasins, John Lewis et Currys, qui sont en train de stocker des lecteurs CD portables, 4 ans après les avoir sauvagement retirés de la vente. Ce regain de popularité se traduit aussi en chiffres. Des achats en hausse de 50% depuis l’année dernière et environ 45.000 lecteurs vendus durant le mois d’octobre.
Comment expliquer une telle renaissance autrement que par un jolie pactole à la clef ? D’abord un prix qui est allé dans le même sens que le baril de pétrole récemment, 15£ au lieu des 100 initiales. La difficulté des consommateurs à maîtriser le format Mp3. Un argument qui est largement soutenu par le nombre de personnes n’ayant pas accès à internet, soit 8 millions d’individus en Angleterre. Un large pan de la population considère de facto l’iPod de Steve Jobs comme inutilisable. Une brèche du marché de l’électronique dans lequel compte bien s’engouffrer les boutiques qui commercialisent les baladeurs.
Yvonne Ho, responsable musique chez Currys d’ajouter: « C’est le retour de l’électronique low-cost. Les lecteurs portables ont reçu un écho favorable de la part des individus qui n’ont pas encore digitalisé leur collection de musique et qui cherche un moyen de l’écouter à la fois facile et pratique. »
Une analyse qui ne tient cependant pas compte des déclarations des majors de l’industrie musicale. La lente et douloureuse chute du support CD continue de se matérialiser dans les recettes. Les bénéfices d’Atlantic Records sont assurés à 51% par les ventes digitales. Le lecteur portable pourrait donc surfer sur un effet de mode, un dernier soubresaut que les aficionados de baladeur collector apprécieront ponctuellement. Reste plus qu’à trouver des CDs.