Alors que le contrôle d’une femme en niqab par des policiers le 18 juillet a déclenché des échauffourées à Trappes, des internautes dérapent sur un forum policier, qui a mystérieusement disparu d’Internet le 22 juillet en fin d’après-midi. Une enquête a été ouverte auprès de l’IGPN, la police des polices.
[Mise à jour le 23 juillet à 13h : Le ministère de l’Intérieur a annoncé aujourd’hui l’ouverture d’une enquête par l’inspection générale de la police nationale (IGPN) pour identifier les auteurs de propos racistes postés sur Le Forum Police-Info.com. « « L’enquête devra déterminer s’il s’agit bien de policiers qui ont tenu ces propos, et auquel cas c’est intolérable et des poursuites disciplinaires seront engagées » a précisé le porte-parole du ministère de l’intérieur Pierre-Henry Brandet.]
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En fin d’après-midi, la page Facebook Le Forum Police-Info.com a disparu de la circulation. Pas étonnant au vu des commentaires très violents qui y étaient laissés depuis le 19 juillet et le début des échauffourées à Trappes suite au contrôle par les policiers d’une femme en niqab. L’un écrivait: « sortez les armes et flingué moi tout c’est petit merdeux qui ont garde a vue se chie dessus isolé de leur bande de singe*« . Un autre s’exclamait: « La chasse est ouverte; il est temps de faire un bon nettoyage* » Un troisième déclarait: « La racaille traîne-babouches n’est pas apte à la Démocratie ; dehors ! qu’elle retourne en Musulmanie où la dictature a raison d’être.* »
Tout aurait pu en rester là, à une flopée de commentaires injurieux sur une page Facebook. C’était sans compter le site Copwatch Nord-Paris-Ile-de-France, qui s’emploie depuis 2011 à traquer bavures et fautes policières avec photos des policiers mis en cause et fiches d’identité à l’appui. Le site, qui fait désormais trembler les forces de l’ordre, a appliqué son éternelle recette à la page Facebook Forum Police-Info.com, passant 200 commentaires répartis sur deux articles au peigne fin. Résultat: six fonctionnaires de police ont été identifiés par Copwatch, qui s’est fait un malin plaisir de mettre en ligne leurs photos, noms, prénoms, affectations et profils psychologiques. Les auteurs de l’article concluent en assurant:
« L’opération se poursuit. En fonction des évènements, nous communiquerons (ou non) dans les prochains jours. Nous conseillons aux fonctionnaires ciblés de supprimer définitivement leur compte facebook. »
Des méthodes controversées qui rappellent l’outing de militants d’extrême-droite pratiqué par les sites antifas comme REFLExes, dont on vous parlait ici.
En 2012, le ministère de l’Intérieur avoir ordonné la fermeture du site, qui avait rouvert à une autre adresse quelques temps plus tard. Les fondateurs du site expliquaient alors aux Inrocks : « Nous ne luttons pas contre les flics, mais contre l’institution qu’ils incarnent. Les flics ne sont que les exécutants, ceux qu’on paye pour accomplir les basses œuvres. Et ils le font très bien. »
*les commentaires sont rapportés tels quels
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