Il n’y a jamais eu que de mauvaises raisons pour ne pas aimer The Wedding Present : depuis ses débuts en 1985 à Leeds, il a toujours été un peu plouc d’écouter ce groupe qui enfouissait son rock tendre sous une triple épaisseur de guitares bourrues. Il n’y a jamais rien eu de glamour à […]
Il n’y a jamais eu que de mauvaises raisons pour ne pas aimer The Wedding Present : depuis ses débuts en 1985 à Leeds, il a toujours été un peu plouc d’écouter ce groupe qui enfouissait son rock tendre sous une triple épaisseur de guitares bourrues. Il n’y a jamais rien eu de glamour à propos de The Wedding Present. Seul membre permanent, David Gedge est habillé comme un quincaillier, il ne sort pas avec une actrice, ne prend pas de crack avec Pete Doherty, ne chante pas en allemand, ne se fait pas remixer par des electro-snobs’
Take Fountain, qui paraît après un break de neuf ans, n’excitera donc qu’une poignée de fans endurcis, dont le plus célèbre d’entre eux, John Peel, n’est même plus là pour donner de la voix. Take Fountain est pourtant un beau disque, avec un gros cœur serré et de sacrées chansons : peut être le meilleur du groupe. Car David Gedge a assoupli la formule un peu austère de The Wedding Present en y versant une bonne dose de Cinerama, son groupe parallèle pendant ces années à l’ombre.
Ainsi, on retrouve inchangés les emportements bruyants (Don’t Touch that Dial), les mélodies à angles droits (Ringway to Seatac, It’s for You), l’ironie grinçante (I’m from Further North than You), mais, en contrepoints bienvenus, s’ajoutent la fascination pour la musique de film et les grands espaces (Interstate 5), des cordes (Perfect Blue) et de désarmantes ballades (Always the Quiet One, Mars Sparkles Down on Me). Alors que des myriades de jeunes groupes semblent pressés de choisir leur camp entre gentils (qui font du Coldplay) et méchants (qui font du bruit), ce nouvel équilibre des forces chez The Wedding Present lui donne une pertinence inattendue.