Après quelques BD flirtant avec le fantastique (Abaddon, Coupes à cœur…), Koren Shadmi réalise un véritable album de science-fiction. Lucas, un voyageur immortel, parcourt les Etats-Unis à différentes époques, cherchant des réponses à ses questions sur son étrange condition. Il croise sur sa route d’autres immortels et des humains désespérants d’égoïsme et de bassesse. Au fur et à mesure qu’il […]
Un voyage dans le temps et sur tout le territoire nord-américain qui fait peur…
Après quelques BD flirtant avec le fantastique (Abaddon, Coupes à cœur…), Koren Shadmi réalise un véritable album de science-fiction. Lucas, un voyageur immortel, parcourt les Etats-Unis à différentes époques, cherchant des réponses à ses questions sur son étrange condition. Il croise sur sa route d’autres immortels et des humains désespérants d’égoïsme et de bassesse. Au fur et à mesure qu’il avance dans le futur, le monde devient de plus en plus cauchemardesque : air irrespirable, désertification, catastrophes naturelles, épuisement des ressources…
L’origine du mal
Découpé en courts chapitres, représentant chacun une époque et ayant sa propre gamme de couleurs, ce récit au dessin cassant, au ton sec, sans aucune lourdeur ni parole inutile, baigne dans une ambiance particulièrement lynchienne.
Avec Le Voyageur, Koren Shadmi part à la recherche de l’origine du mal – celui de Lucas mais aussi celui qui pousse les humains à se comporter de façon irresponsable envers les autres et la nature. Semblable à celle de David Lynch, sa narration faite d’ellipses et de fausses pistes intrigantes, laisse de nombreuses questions en suspens. Un road-trip puissant et obsédant.
Le Voyageur (Ici Même Editions), traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Bérengère Orieux, 176 p., 25 €