Vendredi 5 décembre, le deuxième jour de l’édition 2003 des Transmusicales de Rennes a donné l’occasion de révéler les Américains de !!!. Et de ramener un bon rhume à Paris.
Cette année, on a promis de ne pas raconter notre vie. Le voyage en train, les galettes-saucisse, les keupons qui déambulent dans les rues après avoir vu (ou loupé) les Bérus, la fête à Rennes’ Finalement tout le monde s’en fout, on est là pour la musique. Et pour vous raconter nos coups de c’ur. En la matière, la soirée de vendredi se résume assez simplement.
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Pour tous ceux qui pourront s’étonner du manque d’exhaustivité du récit de cette soirée à dont l’affiche se prévalait d’une grande richesse, on rétorquera que la fatigue et le froid nous ont vaincu un peu plus tôt que prévu, nous ralentissant dans notre envie de naviguer d’une salle à l’autre et nous obligeant à passer régulièrement au bar histoire de se réchauffer (pas mal comme prétexte).
Et la musique dans tout ça ? Justement, on y vient. Arrivé sur le tard vendredi après-midi, le mini-contingent du site des Inrocks entre au Liberté Haut au moment du set des Thrills qui ne lui laissera pas un souvenir impérissable. D’autant que (manque de chance pour les Irlandais), il sera suivi de la confirmation que chacun attend suite à la découverte sur disque (l’immense single Me and Giuliani Down by the School Yard (A True Story)) de la dernière petite merveille en provenance des Etats-Unis : !!!
Ce qui nous oblige à une légère incartade sur le postulat de base du récit 2003. Durant le dîner qui a précédé notre arrivée sur le site des Trans, une joute verbale oppose deux journalistes anglais sur la façon de prononcer le nom du groupe : Tchik Tchik Tchik pour l’un, !!! (???) pour l’autre. Et pourquoi pas Tchoc Tchoc Tchoc, Choco Choco Choco etc’ Peu importe, l’avantage de ce récit écrit est de ne pas être obligé de trancher.
Dernier avatar de la scène new-punk américaine influencée par Gang of Four, Clash et consorts, !!! offre une alternative plus que réjouissante aux déjà très bons Rapture et Radio 4. Imaginez un Rapture sans les influences new-wave Cure et PIL, un Radio 4 qui aurait préféré Saturday Night Fever à Rude Boy, un Liars moins arty et plus accessible, et vous aurez une vague idée de ce qu’offre !!! sur scène. Un rock dansant et funky à souhait, disco et sexy mais jamais pesant.
Relativement nombreux sur scène (on a renoncé à tous les compter), les membres du groupe peuvent ainsi se permettre de bouger et de danser comme des petits fous, apportant la touche dansante qui fait si souvent défaut aux formations qui tentent le pont entre rock et dance music. Ceux qui ont compris l’allusion à Bez des Happy Mondays ont le droit de foncer chez leur disquaire au rayon T (ben oui, pour !!!).
Deuxième incartade mais qui justifie à elle seule la théorie d’une formation capable d’unir les deux familles musicales, un collègue de Trax (non pas l’émission tribale d’Arte, juste le mensuel des jeunes qui aiment la musique de jeunes) exprime toute sa satisfaction à travers des contorsions et un déhanché qui font plaisir à voir dans un environnement à dominante rock.
Paradoxe d’une prestation excitante, le son de !!! sur l’ensemble du concert parait relativement uniforme, les titres s’éternisent parfois un peu longuement sans vraiment que l’un ou l’autre ne parvienne à se détacher. C’est là peut-être le point fort du groupe : arriver à impressionner sans tube évident. Et surtout, sans références pesantes. Bref, 2004 compte sur !!!, ne serait-ce que pour se dire que ce rhume attrapé vendredi aura vraiment servi à quelque chose. Mais avec les Ecossais de Franz Ferdinand, voilà bien deux bonnes raisons de passer vite fait à 2004.
Pour le reste de la soirée, les organisateurs des Trans ont réalisé de jolis coups avec les min-concerts surprise de Ben Harper et Keziah Jones. Et la collaboration entre Beth Gibbons et le Peuple de l’Herbe qui offrit une relecture émouvante du Glory Box de feu Portishead.
Voilà pour la soirée. Ah si. Il paraît que l’aérien Ralph Myerz & the Jack Herren Band était très très très bien. C’est quelqu’un de bien qui me l’a dit le lendemain. Cette même personne qui a beaucoup aimé le retour de Minimal Compact pour la soirée de jeudi.
A bientôt pour la suite et la fin du récit des Trans 2003. C’est Martin C. qui devrait nous parler du samedi. Et au fait, bon anniversaire les Trans.
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