Cette semaine, il est sur les écrans dans Marius et Fanny, deux films réalisés par Daniel Auteuil, dans le rôle créé par Pierre Fresnay dans la version de Marcel Pagnol : celui de Marius, le fils de César. Et si on allait se boire un petit “pastaga” avec Raphaël Personnaz, ce jeune acteur qu’on avait […]
Cette semaine, il est sur les écrans dans Marius et Fanny, deux films réalisés par Daniel Auteuil, dans le rôle créé par Pierre Fresnay dans la version de Marcel Pagnol : celui de Marius, le fils de César. Et si on allait se boire un petit « pastaga » avec Raphaël Personnaz, ce jeune acteur qu’on avait découvert il y a trois ans dans La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier ? C’est lui qui choisit un café de la rue des Canettes, à Paris. Marius et canettes ? Ça me va. Raphaël est un habitué des lieux : plus jeune, il y jouait de la trompette le soir ( » en amateur », précise-t-il). Une salle porte même son nom.
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On est frappé par le petit accent parigot de Personnaz, lui qu’on vient de voir jouer avec l’accent marseillais. « Je suis né dans le XIIIe arrondissement de Paris, j’ai fait ma scolarité au lycée Claude-Monet. » C’est là que, dès l’âge de 12 ans, en 1993, il découvre le théâtre : « C’est un peu bidon, mais c’est l’histoire classique du mec qui suit la fille dont il est amoureux au club théâtre et qui y reste alors qu’elle s’en va… Ensuite, je n’ai jamais vraiment arrêté. »
Après le bac, Raphaël passe une heure en fac et décide de se consacrer à la comédie. Ses parents (mère traductrice de poètes grecs contemporains, père dessinateur de meubles) sont des gens ouverts. « Tout de suite, j’ai essayé de mener en parallèle carrière et cours. » Le Conservatoire le refuse. Comme Daniel Auteuil quelques décennies auparavant ? « C’est vrai. En même temps, ça ne veut pas dire que tous ceux qui sont recalés sont des génies… », dit-il. On remarque de sympathiques pattes d’oie qui lui donnent un air rieur. Pendant dix ans, Raphaël Personnaz va bosser, surtout au théâtre, mais aussi sur les plateaux de téléfilms français. Sur les planches, il fait notamment une rencontre remarquable : la metteuse en scène Hélène Vincent (qu’on connaît pour ses rôles chez Chatiliez ou Stéphane Brizé) : « Elle a ce don de mettre le nez dans votre moteur et de vous dire ce qui ne fonctionne pas. » Au moment où il commençait à s’épuiser un peu, la chance lui tombe dessus. Louis Garrel refuse le rôle du duc d’Anjou dans La Princesse de Montpensier ; Tavernier l’engage, le film est sélectionné à Cannes en 2010. « Du jour au lendemain, tout – mais TOUT – a changé pour moi…, dit-il. J’ai eu l’impression que c’était peut-être mon dernier rôle, alors je me suis lâché, et ça a payé. »
Il partage l’affiche avec Virginie Efira ou Diane Kruger, revient à Cannes en 2012 dans Trois mondes de Catherine Corsini avec Clotilde Hesme, puis joue dans La Stratégie de la poussette de Clément Michel. Et Daniel Auteuil le choisit pour incarner son fils dans la trilogie marseillaise. « On ne peut pas la lui jouer. Surtout quand on est à dix centimètres de distance… Il connaît tous les trucs des comédiens, alors il vous fait ‘Ttt… Ttt… Ttt…’ en souriant et vous savez que ce n’est pas ça. Dès qu’on arrive sur le plateau, il sent dans quel état on est : nerveux, pas assez… », raconte Personnaz, les yeux lumineux. « Les acteurs sont comme des chevaux », lâche-t-il songeur.
– « Et le pastis, tu aimes ça ?
– Euh, pas trop en fait… »
Jean-Baptiste Morain
Marius et Fanny de Daniel Auteuil, lire critique page 65. Merci au Comptoir des Canettes – Chez Georges, 11, rue des Canettes, Paris VIe, pour leur accueil chaleureux
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