Le Fireworks ! Festival se tient actuellement à Paris, plaçant une très belle programmation d’artistes neufs dans de très belles salles de la capitale. Hier soir, Pegase et Isaac Delusion étaient au Café de la Danse. Nous aussi, on y était. On raconte.
Hier, c’est vrai, c’était la Saint-Valentin. Mais on a le sens des priorités. Du coup, on a annulé le fleuriste et le restaurant-péniche pour se rendre au Café de la Danse, où jouaient deux groupes parmi les plus excitants de la nouvelle scène française. Dans le cadre du Fireworks ! Festival, on a donc eu la chance d’assister au show archi-plein de Pegase et Isaac Delusion.
Comme tombé du ciel, Pegase arrive et lâche ses morceaux malins, minutieux, en mille-feuilles. Ils chantent en anglais, certes, mais ce n’est pas trop loin de Taxi Girl ou de Jacno que ces bidouilleurs de claviers semblent évoluer. Ils déploient des titres somme toute assez puissants, jouant à merveille de l’apparente légèreté de cette dream-pop aérienne et coquine.
Déjà riches d’un petit noyau de fans excités, les jeunes garçons (se) font plaisir avec, notamment, leur mini-tube Without Reasons, délicieux. C’est qu’on s’envolerait presque avec Pegase, ce jeune groupe qui monte, qui monte, qui monte vers son premier album qu’on attend par ailleurs de pied ferme. Une prestation un peu carrée, mais franchement prometteuse.
Arrive Isaac Delusion, et là, tout devient vite flou, fou. C’est qu’on est vite submergé par la richesse de ce son extraterrestre, rappelant les couleurs chaudes et les rondeurs des productions Motown ou de Danger Mouse, mêlant sans manières soul, funk, disco, dub et electro, semblant citer un Jeff Buckley sous champi ou un Elliott Smith sous acide (on aura d’ailleurs le droit, tiens tiens, à une reprise joliment sobre de Between the Bars). On ne sait donc bientôt plus où donner de la tête (et du cœur), mais on se dit qu’Isaac Delusion ressemble surtout à Isaac Delusion.
C’est ainsi qu’on découvre pas mal de titres, et qu’on retrouve ceux qu’on a déjà tant aimé depuis la découverte, l’an passé, de ce groupe étonnant : Early Morning, Transistors, Purple Sky et, forcément, le Midnight Sun que tout le monde attendait. Pas d’illusions chez Isaac Delusion, mais une maitrise en termes d’hypnose, d’apnée, de sons ouatés : ces Français promettent la lune, mais semblent l’avoir déjà décrochée pour nous éblouir et nous faire danser.
Tellement multiple, la musique d’Isaac Delusion impressionne alors même qu’on garde le sentiment de n’avoir encore rien vu. Alors qu’ils n’ont publié qu’une poignée d’ep, voilà ce qu’on retiendra de ce concert : l’envie d’aller plus loin, beaucoup plus loin. Comme quoi, on se sera peut-être fait avoir par la Saint-Valentin : on aimait déjà bien Isaac Delusion, mais c’est hier qu’on est tombé amoureux.