Le thermomètre s’obstine à afficher des températures en dessous de zéro et il reste encore trente longs jours avant le début officiel du printemps : voici 15 morceaux pour tenter de se réchauffer en plein hiver polaire.
Soyons francs : l’hiver n’est la période préférée de l’année de personne (à part peut-être ces grands malades qui chaussent planches en bois et bâtons de rando pour aller faire ce que le monde civilisé appelle « du ski »). Il fait dans les – 6000°C, sortir de sous la couette s’avère aussi compliqué qu’un marathon de quarante bornes en pleine toundra et l’impression que vos oreilles vont tomber de votre tête est aussi réelle que l’arrivée de David Beckham au PSG. Pour (tenter de) survivre à l’effroyable caillante polaire de ce mois de février, deux solutions : hiberner jusqu’au mois d’avril ou écouter notre liste de 15 morceaux hawaïno-chauds-cacao-tropicaux et plein d’autres rimes en -o (ou presque).
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Vampire Weekend – Cape Cod Kwassa Kwassa
Ok, on ne se mouille pas en plaçant ce morceau extrait du premier album des New-Yorkais gendres parfaits : riff haut perché répété à l’infini, percussions africaines et ligne de basse en coton, Cape Cod Kwassa Kwassa est le titre à écouter en boucle pour avoir l’impression de fouler le sable d’une plage de Zanzibar plutôt que la neige de la porte d’Orléans.
Givers – Up Up Up
In Light, leur premier album, avait été notre Prozac de 2011. On persiste et on signe deux ans plus tard : Givers, c’est la moiteur de la Louisiane (dont ils sont originaires), les rythmes chauds du zydeco et de la musique cajun sur un plateau de power-pop un peu barjo. Up Up Up, morceau idéal pour faire le Marsupilami en slip de bain.
The Soft Pack – Mexico
Qui n’a pas rêvé de se carapater au soleil pendant que les autres enfilent une troisième paire de chaussettes et une doudoune en poil de lama ? Certainement pas les punks en chemisettes de The Soft Pack qui calment leurs guitares nerveuses le temps d’un morceau à la coolitude toute estivale et au nom très bien choisi.
Adam Green & Ben Kweller – Kokomo
On triche un peu puisqu’il s’agit d’une reprise des Beach Boys, mais la voix de branleur-crooner d’Adam Green sied si bien au titre qu’on se croit très vite transporté quelque part entre Key West et les Bahamas. Mention spéciale au dialogue d’amoureux de Green et son pote Ben Kweller qui donne autant envie de courir au ralenti sur une plage de sable blanc, un verre de lait de coco à la main, que d’adopter un petit américain bouclé.
Dog Is Dead – Glockenspiel Song
Si on voulait trouver une punchline pour décrire le petit hit des Anglais de Dog Is Dead, on dirait que Glockenspiel Song est l’équivalent pop en bermuda de Let’s Dance To Joy Division des sautillants Wombats. Comme on ne cherche pas à claquer de punchline, on dira simplement que l’on bénit le nom de l’inventeur du saxo et que les chants de supporters de foot brésiliens pourraient faire fondre n’importe quel petit cœur de glace contenu dans un kilo de Pyrénéens de Lindt.
The Hives – Find Another Girl
La chanson n’est pas toute jeune puisque extraite du second album des Suédois, Veni Vidi Vicious, paru en 2000 (aïe), et ses paroles ne sont pas des plus réjouissantes puisque Pelle Almqvist (dont on ne sait toujours pas écrire le nom du premier coup) y raconte sa récente rupture, mais impossible de résister à la mélodie hawaïenne de Find Another Girl, rare titre plutôt calmos des Hives.
Jamie T – Spider’s Web
Spider’s Web a beau avoir été écrite à New York, c’est plutôt de l’autre côté de l’Atlantique qu’elle lorgne, quelque part entre la savane kenyane et le bush namibien. Toujours aussi habile, l’Anglais Jamie T. y mixe judicieusement flow de rappeur de supermarché Tesco, ukulélé, chœurs tribaux et percussions aussi drum’n’bass que zoulous. Génie T.
Cayucas – Cayucos
On reprendra ici les termes de notre collègue : Cayucas, c’est de la pop solaire pour bronzer cet hiver. Pas besoin d’en dire plus tant les harmonies beachboysiennes de ces Californiens eux-mêmes très bronzés donnent envie de plonger dans l’océan le plus proche. Le nom du groupe a d’ailleurs été volé à un petit village de bord de mer du comté de San Luis Obispo (à ne pas confondre avec Pascal Obispo). Equation parfaite, crème solaire indice 30 conseillé.
The Ruby Suns – Tane Mahuta
Bien sûr, ils ont le mot « suns » (« soleils » hein) dans leur nom. Bien sûr, le titre de leur chanson sonne comme Hakuna Matata. Bien sûr, ils viennent de Nouvelle-Zélande, contrée océanique certes, mais aussi pays où l’on se caille les miches cinq mois par an quand même. Avec leur pop des îles, les Ruby Suns déploient des trésors d’ingéniosité pour faire un tour d’horizon de la culture maori, colliers de fleurs fournis.
Fiction – Big Things
Le reste de l’album de ces Anglais (The Big Other, à venir le 4 mars) est plus post-punk glacial qu’eau transparente à 30°C, mais Big Things, potentiel tube pop de l’année, dégaine ligne de basse en tongs, synthés déguisés en steel-drum et riffs insulaires pour réchauffer l’ambiance et les cœurs. On vous le confirme : il y a bien l’océan Pacifique à Londres.
Beirut – Postcards from Italy
Mini-tricherie là encore puisque le titre extrait du premier album de Beirut, Gulag Orkestar, n’est pas ce qu’on peut appeler un titre franchement tropical, mais on sent tout de même ici le vent chaud de la fin de l’été, la sensation du dernier rayon de soleil de la journée sur la peau dans le ukulélé et les cuivres de Zach Condon. La carte postale parfaite de vacances réussies.
Django Django – Life’s a Beach
« La vie est une plage » – c’est la traduction du titre de ce morceau des foldingos Django Django, doués en pop et en jeux de mots (bitch/beach, toussa). Avec ses maracas, ses percussions bâties pour onduler des hanches et ses guitares rouillées, la chanson n’est pas faite pour le sable brûlant pourtant, mais pour une cavalcade à travers le Grand Canyon américain où, rappelons-le, il fait très chaud.
Harlem Shakes – Strictly Game
On ne criera jamais assez notre amour absolu pour les Américains Harlem Shakes, potes de Vampire Weekend dont le premier et unique album, Technicolor Health, a laissé une trace indélébile dans notre collection de disques préférés. Le titre s’appelle Stricly Game et c’est que du bonheur comme dirait un candidat de téléréalité, un bonheur d’un peu plus de quatre minutes de pop passée à la moulinette zouk qui transporterait le Carnaval de Rio en plein Zimbabwe.
The Drums – Let’s Go Surfing
A chanson d’été, paroles adaptées : « oh maman, je veux aller surfer » proclame le blondinet Jonathan Pierce, chanteur de The Drums et sosie de dos de Macaulay Culkin période Maman j’ai raté l’avion. On le suivrait bien dans les vagues de Floride dont il est originaire : malgré sa froideur apparente, le morceau phare du premier album des Américains fleure bon le sel, la wax et le monoï, clappements de mains euphoriques en prime.
Foreign Born – Winter Games
Le morceau s’appelle Winter Games et on se demande si les garçons de Foreign Born, auteurs d’un superbe album en 2009, n’auraient pas eu la même idée que nous : contrer le froid du mois de février avec des mélodies cuites au soleil de Los Angeles, où batterie tribale et cordes tropicales font une joyeuse farandole Moonboots aux pieds, bob sur la tête. En hiver, c’est toujours l’été.
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